Investissement: Ces étranges vendeurs de terres rares…

Publié le 23-09-2015


Par Eric Treguier

Commentaire: Pour les gogos «apprentis boursiers» écolos qui désirent contribuer au financement d'un projet de parc éolien et à qui le promoteur indique un taux d'intérêt annuel de 5% (6% pour les riverains des villages concernés), il leur est recommandé de lire: «Enfin sachez que dans un monde de taux 0 et de livret A à 0,75 ou d’assurance-vie à 2% celui qui vous propose un placement à 7% a intérêt à vous fournir de sérieuses explications»  http://www.economiematin.fr/news-banque-argent-faillite-epargne-ponction-gouvernement-dette-sannat

Quant aux mêmes qui affirment haut et fort que l'éolienne est une énergie propre qui ne produit pas de CO2 et qui donc ne participe pas au «réchauffement climatique» de la Terre, il leur est recommandé de lire également:
http://augustinmassin.blogspot.fr/2014/10/derriere-les-moulins-vent-occidentaux.html


Bonne lecture

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Une demi-douzaine de sociétés d’investissement s’efforcent de développer en France l’investissement en terres rares, en faisant miroiter des performances de 300, 400 et mêmes 500%... L'AMF met en garde. 



Publicité pour investir dans les terres rares Capture d'écran
Vous avez sans doute déjà reçu leurs publicités dans vos boites mail. Une demi-douzaine de sociétés d’investissement s’efforcent de développer en France l’investissement en terres rares, en faisant miroiter des performances de 300, 400 et mêmes 500%. Au point que leur activité (et leurs promesses) a fini par attirer l’attention de l’AMF, l’autorité des marchés financiers, qui vient de publier sur son site une mise en garde. Le gendarme de la Bourse vise principalement Global Metal Broker, une entreprise installée à Bobigny, en Seine Saint-Denis, car, précise l’AMF, il existe trop d’incertitude «quant à la nature de son activité». Elle souligne aussi «l’absence de mention des risques».

Des risques ? La société en question n’en parle pas beaucoup, en effet, sur son site. Les autres non plus. Elles mettent au contraire en avant la «réalité» des matières qu’elles proposent. Contrairement aux placements obscurs des grandes banques, les terres rares, assurent-elles, sont des produits concrets: Une quinzaine de minerais, aux noms étranges, certes, mais finalement proches de nous. Ainsi, le Lithium sert pour les batteries Li-Ion, l’Indium pour le Photovoltaïque, le gallium pour les Led, le Rhenium pour l’aéronautique, le Tantale pour les portables… «Grâce au Dysporium inclus dans les aimants des moteurs d’éoliennes en mer, on tombe à une panne toutes les 8.000 heures de fonctionnement, alors que sans, on est à une panne toutes les 500 heures», affirme Florent Detroy, qui se présente comme consultant «indépendant pour MTL Index» (sic)…

Attention aux appellations ! prévient Benjamin Louvet, associé gérant de Prim' Finance, un spécialiste reconnu de l’investissement dans les matières premières, notamment agricole: «Car les terres rares n’ont de rares que le nom. En fait elles ne sont rares que dans leur exploitation, car ce sont souvent des sous-produits d’une autre extraction, comme c’est le cas, par exemple, du lithium extrait des mines de cuivre…». En réalité la production des terres rares est importante, supérieure à 130.000 tonnes par an et en grande partie venant de Chine. À titre de comparaison, la production mondiale d’or minier, elle, stagne aux alentours de 3.000 tonnes par an. Quant aux prix, ils ne sont pas stratosphériques: Ils représentent entre 3 et 8% selon les années du montant de l’or extrait. Rien d’énorme, donc…


De juteuses marges

Mais ce nouveau marché permet de juteuses marges. Les variations de prix peuvent en effet être énormes, en fonction des besoins de l’industrie…. et de la spéculation qui s’est emparée de ces marchés. Le dysprosium, qui équipe les éoliennes, a ainsi vu son prix passer de 10 euros le kilo en 2003 contre plus de 320 en 2010, avant de retomber ensuite. Ce graphique, issu du site d’un de ces courtiers en terres rares, MTL Index, illustre la volatilité extrême du secteur.



Elle devrait suffire à faire fuir tout investisseur censé. Mais la société y ajoute un argument imparable : «Six Terres Rares parmi les huit métaux stratégiques sont en risque de pénurie en 2030 en Europe… ce qui va nécessairement entraîner de forte tension sur les prix à moyen terme [avec] une forte inflation des coûts de production». Les paniers de terres rares proposés aux investisseurs sont physiquement entreposés dans un ancien bunker reconverti en entrepôt, près de Francfort. Mais leur gardiennage coute cher: 2 années sont inclues dans le prix d'achat puis facturées 1 à 1,5% en fonction des métaux et de la quantité achetée.


Mises en garde

C’est d’ailleurs ces frais inclus dans le prix d’achat qui devraient attirer l’attention des particuliers intéressés. En effet, dans cette affaire, les seuls à tirer leurs marrons du feu risquent bien d’être, non pas les investisseurs, mais les intermédiaires. Qui, en se chargeant d’acheter et de vendre ces terres rares, se font aussi de très obscures commissions «On ne connait pas leurs fourchettes de prix: On peut très bien imaginer –ça s’est déjà vu pour d’autres placements- qu’autour d’un cours de, par exemple, 25, elles vous vendent le produit à 30 et vous le rachètent à 12 !», explique Benjamin Louvet, de Prim’Finance. De son côté, Jean-Pierre Rondeau, Conseil en gestion de patrimoine et président de la Compagnie des CGPI, met en garde ces investisseurs «qui ont souscrit à des produits dits atypiques, de diversification ou de plaisir, comme de grands crus millésimés de fonds luxembourgeois, des métaux stratégiques dits 'terres rares' (Germanium, Indium etc.), des objets d’Art, des montres de collection, des pierres précieuses dont les diamants».

Face au reproche de leur manque de liquidité et de transparence, les courtiers ont, bien sur, des arguments tous prêts. Ainsi, Gregory Gautier, le nouveau président de MTL Index explique-t-il que sa société «a sécurisé ses approvisionnements en signant avec la Chine. Dans un deuxième temps, nous souhaitons créer une Bourse pour donner une pleine transparence à notre activité». Au point qu’on se demande pourquoi l’AMF, le gendarme de la Bourse - qui a déjà eu à intervenir contre des vendeurs de manuscrits, de vaches-fantômes, de diamants, d’actions de Bourses exotiques et d’options binaires – a pu ainsi partir en croisade contre les vendeurs de terres rares?

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