Le combat sans fin d’une habitante contre les éoliennes


L'article du Progrès ci-dessous a été publié ce matin.
Nous sommes de tout cœur avec Noëlle dans son combat contre les éoliennes.

Bien cordialement,

Signé :

Didier Noury et son épouse, victimes sanitaires,
Dominic Mette, victime sociale,
Germaine Dupont et son époux, victimes sanitaires,
Ghislaine Siguier, victime sanitaire,
Hubert de Bonneville, victime sanitaire,
Jean-Pierre Riou, victime financière,
Mark Duchamp, victime sociale.


Le Progrès - 30 octobre 2014



Ally. Noëlle Marchet a assigné en justice plusieurs propriétaires de terrains où sont implantées des éoliennes.
Un pas de plus dans une lutte qui a connu de nombreux rebondissements depuis leur mise en service en 2005.


Photo Fabien Hisbacq


Elle ira « au bout ». « Parce que c’est vraiment important. Je suis désolée d’ennuyer les propriétaires mais l’affaire était trop grosse », justifie Noëlle Marchet. Cette affaire, c’est celle du parc éolien d’Ally-Mercœur. Un grand parc de 26 éoliennes (39 MW en tout) qui a déjà fait du bruit au sens figuré dans les tribunaux, et qui en fait trop au sens propre pour cette habitante du hameau du « Monteil ».

À 67 ans, Noëlle Marchet estime qu’elle n’avait « plus d’autre possibilité » que cette assignation en justice devant le tribunal d’instance de Lille. Il faut dire qu’elle n’en est pas à sa première tentative pour faire retirer des éoliennes. Elle se souvient qu’elle a entendu parler d’elles peu de temps avant leur installation, en 2004. Elle les trouvait alors « gigantesques et si proches ». En 2006, « l’hiver a été horrible, il y a eu de la glace sur les pâles qui atteignaient la route », raconte-t-elle, regrettant de ne pas avoir pris de photos.

Et puis, il y a le bruit donc. Qui lui rappelle « la batteuse d’autrefois ». Mais en continu. Elle a fait isoler l’arrière de sa maison, mais ça ne change rien une fois dehors.

Son mari, exploitant agricole, a fini par former un collectif, alertant services sanitaires et sociaux ainsi que la préfecture.

« Le promoteur (Boralex, NDLR) a alors proposé aux personnes ennuyées de financer un double vitrage », précise Noëlle, ajoutant : « Certains ont accepté ».

En fait, c’est à cette époque, vers 2007, que la lutte s’est radicalisée. Bruit, paysage, effets stroboscopiques… Les militants estiment avoir assez d’arguments sur le plan de la santé pour aller plus loin. « À partir de là, on a demandé d’en démanteler 11 sur 26 », poursuit celle qui habite au « Monteil » depuis 1967.

De plus en plus isolée

En 2008, un pas judiciaire est franchi. Une plainte contre X est déposée par cinq particuliers avec l’Association Ally-Mercoeur Vivre en paix, née un peu plus tôt. Le fossé se creuse au village entre les pour et les anti. « Les uns sont méfiants, ne parlent pas, les autres sont mal vus », résume celle qui se range dans la seconde catégorie.

En juillet 2013, trois conseillers municipaux d’Ally, dont l’époux de la maire de l’époque Marie-Paule Olagnol, sont condamnés à quatre mois de prison avec sursis et 8 000 euros d’amende pour recel de prise illégale d’intérêt. Il leur est reproché d’avoir participé en 2001 à une délibération favorable à l’implantation d’éoliennes sur des terres qu’ils possédaient. La maire avait aussi été mise en examen, mais le temps passant, elle avait bénéficié de la prescription.

On aurait pu croire que la situation s’apaiserait, mais au printemps dernier, une nouvelle expertise indépendante concernant les effets des éoliennes sur la santé est réclamée par les opposants. Expertise refusée.

Fin août, Noëlle Marchet, désormais seule, assigne donc en justice 16 propriétaires de terrains, dont le nouveau maire Jean-Louis Portal, ainsi que la société Boralex. Dans le projet d’assignation que nous avons pu lire, la plaignante demandait 50 000 euros de dommages et intérêts, plus 20 000 euros pour préjudice moral et surtout 10 000 euros par jour et par éolienne en cas de retard dans le démantèlement si elle l’emporte.

Elle ne se rappelle plus trop des chiffres, c’est son avocat d’Arras, Me Bodereau, qui est sur le coup. Il a déjà obtenu en justice, en 2010, le démantèlement de quatre éoliennes près de Narbonne. Un accord à l’amiable avait finalement été trouvé.

« Je mène un combat contre le parc, pas contre les propriétaires », répète Noëlle, qui a assigné trois personnes décédées. Ce qui ne lui pose pas de problème (« La personne n’est plus là, mais il y a une suite… »). « C’est pour le territoire que je me bats », conclut-elle en regardant les éoliennes au pays des moulins à vent.

Contactée, la société Boralex a souhaité ne faire aucun commentaire sur ce dossier.

Fabien Hisbacq

Le Progrès | 30 octobre 2014

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