Conférence environnementale : la France vise l'exemplarité écologique


La Conférence environnementale 2014 a réuni, sur deux jours, quatorze ministres du gouvernement autour des questions de mobilité durable, de santé liée à l'environnement et d'organisation de la conférence de l'Onu sur le climat en 2015. Quelles sont les pistes qui seront adoptées pour renforcer la sobriété électrique, développer massivement les renouvelables ou améliorer la qualité de l'air ? Eléments de réponse.



L'ensemble du gouvernement a répondu présent pour la Conférence environnementale, ce rendez-vous annuel voulu par le Président de la République depuis 2012. "Deux journées de travail intense, très productives, et qui constituent une formidable accélération de la cause environnementale grâce au dialogue", s'est félicitée Ségolène Royal.


Les échanges qui ont eu lieu dans le cadre de trois tables rondes différentes, déboucheront finalement sur des actions et mesures concrètes du gouvernement qui seront rendues publiques en janvier 2015 dans le cadre de la feuille de route pour la transition écologique. La ministre de l'Écologie a précisé que les réflexions de ces deux journées avaient été nourries par les travaux réalisés au parlement lors des discussions autour du projet de loi. Elle a notamment salué l'action des territoires, souvent en avance par rapport au niveau national, et la capacité de chacun à faire des compromis, notamment en termes d'arbitrage interministériels. Pas moins de 14 ministres ont participé à cette conférence, traduisant l'importance de l'événement et la transversalité de la question écologique.

COP21 et mobilité durable

La table ronde sur la "Mobilisation nationale vers la COP21 sur les enjeux du climat et de la biodiversité" était modérée par Laurence Tubiana, ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique. Ont été évoqués l'accélération de la transition française vers une économie verte, le renforcement de la stratégie d'adaptation nationale et le renforcement de l'action internationale face au dérèglement climatique. "De quoi nourrir la contribution du pays pour que la France soit à la hauteur du rendez-vous", précise-t-elle. Ainsi, le climat sera déclaré grande cause nationale en 2015, afin que la mobilisation soit générale et que la transition soit au cœur de tous les événements programmés, y compris la conférence sociale.

Pour la table ronde débattant des questions de "Transport et mobilité durables", plusieurs priorités ont été définies. Outre le développement déjà annoncé d'une politique industrielle autour des véhicules propres, l'intelligence numérique fera l'objet d'innovations technologiques afin de réorganiser l'ensemble des systèmes de déplacement, d'optimiser l'existant et de reconfigurer la logistique. L'évolution des comportements et l'intermodalité ont également été traitées. "Il faut être inventif en matière d'articulation entre urbanisme et de mobilité. La ville durable sera à l'ordre du jour de la prochaine conférence environnementale", a annoncé Jean-Marc Hoffner, modérateur et directeur général de l'agence d'urbanisme de Bordeaux métropole Aquitaine. Enfin, Marc Mortureux, modérateur de la troisième table ronde, sur "Environnement et santé", a précisé que la prime de conversion vers les véhicules propres concernerait également le remplacement des chauffages au bois les moins performants, afin d'améliorer la qualité de l'air, "la première préoccupation environnementale des Français".


Le nouveau modèle environnemental français

Grégoire Noble ©


De retour de Copenhague, Manuel Valls a donné sa vision du développement durable, "une réponse à la dérive de la dictature de l'immédiat et du court-terme". Il y voit au contraire l'occasion de "mieux penser les politiques publiques" et "un remède à la crise de confiance et à cette peur de l'avenir". Le Premier ministre a rappelé l'urgence à agir face à un réchauffement climatique "incontestable" et dont le rythme s'est brutalement accéléré. "Si rien ne change, c'est un scénario noir qui se dessine", a-t-il prophétisé, "les populations les plus pauvres seront les plus touchées, ajoutant l'injustice climatique à l'injustice économique et sociale. Les conséquences seront lourdes". Selon Manuel Valls, le chemin environnemental constitue un atout pour l'économie française, avec le développement de nouvelles filières qui concilieraient croissance et protection de la planète. "Oui, l'équilibre entre les deux est possible", a-t-il martelé. Il a appelé à un développement massif des énergies renouvelables tout en ménageant les capacités nucléaires, qui fournissent un courant décarboné et peu cher.


Le Premier ministre a rappelé la nécessité d'une réduction des consommations, notamment grâce à l'encouragement des travaux de rénovation, qui seront également un moyen de relancer l'activité du secteur de la construction et des travaux publics. "C'est un investissement pour l'avenir", a-t-il déclaré. L'année 2015 sera marquée par l'adoption d'une stratégie bas carbone et par les débuts de la programmation pluriannuelle de l'énergie, "pour anticiper et donner, à chaque filière (photovoltaïque, éolien, méthanisation, géothermie), des objectifs stables". Les choix seront guidés à la fois par le souci économique et par celui d'approvisionnement mais "les spécificités des territoires et la diversité des ressources seront respectées". Manuel Valls a vanté les atouts du modèle énergétique français : "Sobriété énergétique, énergies renouvelables, villes à tailles praticables et ingénierie de pointe". Un modèle qui doit inspirer le monde, à l'image d'un nouvel universalisme que la France devra porter à l'international.

G.N. (28/11/2014)



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