Barack Obama et Ségolène Royal volent au secours des abeilles


Commentaire: En France, la Ministre de l'Écologie du Développement Durable et de l'Énergie, Mme Ségolène Royal, se préoccupe plus de l'avenir des abeilles que de la vie brisée des citoyens subissant les nuisances des éoliennes. À vomir!


Bonne lecture

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Par Hayat Gazzane
Mis à jour le 21/05/2015
Publié le 21/05/2015 





À un jour d'intervalle, le Président américain et la Ministre française de l'Écologie ont présenté un plan d'action national visant à freiner le déclin des insectes pollinisateurs. La situation devient urgente des deux côtés de l'Atlantique où le taux de mortalité des abeilles varie de 30 à 80%.

Le sort des abeilles touche enfin les dirigeants mondiaux. 

Mardi dernier, la Maison Blanche a levé le voile sur un plan d'envergure visant à réduire la mortalité des abeilles et autres insectes pollinisateurs. Le lendemain, de l'autre côté de l'Atlantique, c'était au tour de Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, de présenter en conseil des Ministres son plan national d'action baptisé «France, terre de pollinisateurs».


Pour les deux pays, le constat de départ est clair: Les pollinisateurs, et en premier lieu les abeilles, qui assurent 80% de la reproduction des plantes, voient leur population diminuer de manière vertigineuse au fil des ans. «La situation est catastrophique. Le taux de mortalité des abeilles atteint en moyenne 30% en France et dans certaines zones, ce taux monte à 60%. Aux États-Unis, il varie entre 60 et 80%!», déplore Henri Clément, porte-parole de l'Union Nationale de l'Apiculture Française (Unaf). 


Dans l'Hexagone, la production de miel a chuté à un plus bas historique, revenant de plus de 32 000 tonnes en 1995 à environ 10 000 en 2014. Usage intensif de pesticides, monoculture, urbanisation, maladie, prédateurs de plus en plus féroces… Plusieurs éléments combinés expliquent ce déclin alarmant.


Pour stopper les pertes aux États-Unis, les équipes de Barack Obama prévoient de diversifier les variétés des plantes, d'accroître l'étendue et la qualité de l'habitat des pollinisateurs ou encore de développer les jardins près des immeubles fédéraux. En France, Ségolène Royal souhaite généraliser aux 12 000 kilomètres du réseau routier national non concédé le fauchage tardif et les jachères fleuries, testés depuis trois ans sur les accotements routiers et autoroutiers. Ils auraient permis d'augmenter de 30% de la diversité des insectes pollinisateurs. Autres mesures concrètes: L'installation de plus de 5 000 gîtes à insectes et ruchers municipaux et la sensibilisation des étudiants agricoles à la protection des insectes.


Prudence américaine sur les pesticides

Mais c'est sur la question des pesticides, et notamment des néonicotinoïdes, que les discours des deux pays changent. Les États-Unis se montrent très mesurés -«les pesticides jouent un rôle clé dans la production agricole et la santé de notre société», rappelle la Maison Blanche - alors que plusieurs études ont démontré que les néonicotinoïdes agissaient de manière nocive sur le système nerveux des insectes. Scientifiques, ONG et apiculteurs font d'ailleurs coïncider le début du déclin des abeilles avec l'apparition sur le marché, en 1995, de ces pesticides. «Les Américains sont timides sur ce plan car cela les touchent depuis moins longtemps que nous», décrypte Henri Clément.


Sur ce volet, l'Union européenne se montre plus engageante. Un moratoire sur trois pesticides appartenant à la famille des néonicotinoïdes a été imposé en 2013 pour une durée de deux ans. Dans son plan, Ségolène Royal a annoncé que la France engagerait la démarche pour que ce moratoire, qui prend fin cette année, soit prolongé et étendu. Elle entend également réclamer une accélération de la réévaluation scientifique de la dangerosité de ces pesticides par l'Agence Européenne de Sécurité sanitaire des Aliments (AESA). «Les populations de pollinisateurs sont menacées. L'une des causes est l'exposition aux pesticides de la famille des néonicotinoïdes. Le rapport du Conseil européen des académies des sciences d'avril 2015 conclut aux sévères effets négatifs des pesticides néonicotinoides sur la faune, l'eau et les sols», résume le ministère de l'Écologie.


L'interdiction totale, réclamée de longue date par l'Unaf, ne semble toutefois pas garantie, malgré l'adoption en ce sens d'un amendement en première lecture à l'Assemblée lors du vote de la loi sur la biodiversité. Ségolène Royal s'y oppose car «le cadre européen ne permet pas une interdiction stricte». Pour des raisons juridiques, l'amendement pourrait donc subir des modifications voire être annulé lors du passage du texte au Sénat début juillet…«L'amendement, voté par les députés contre l'avis de la ministre, a été le signal qui a poussé le gouvernement à agir. C'est mieux que rien. Dans cette bataille, tous les symboles sont importants», résume Henri Clément.


Ségolène Royal prévoit tout de même de saisir l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) pour déterminer quelles nouvelles interdictions appliquer en France et dans quel calendrier. Prudente, l'Unaf réclame un rendez-vous avec la ministre «pour avoir des précisions».


Des abeilles qui valent des milliards

En France comme aux États-Unis, les enjeux sont aussi bien écologiques qu'économiques. «On estime à 1,5 milliard d'euros par an la valeur des services rendus par les abeilles, les papillons, les pollinisateurs sauvages», expliquait mercredi Ségolène Royal. Ce chiffre grimpe à 14 milliards à l'échelle de l'Europe, selon le ministère de l'Écologie. Outre-Atlantique, la pollinisation par les seules abeilles représente plus de 15 milliards de dollars de récoltes agricoles annuellement. À l'échelle mondiale, les chercheurs de l'Inra évaluent la valeur économique de l'activité pollinisatrice des insectes à 153 milliards d'euros par an.


Des emplois sont directement menacés par le déclin de ces insectes. «En France, si l'année 2015 et aussi mauvaise que la précédente, de nombreux apiculteurs seront forcés de mettre la clef sous la porte. Il y a aujourd'hui 1800 apiculteurs professionnels et entre 3000 et 4000 pluri-actifs», rappelle Henri Clément.

En Chine, les hommes remplacent les abeilles

Le déclin des pollinisateurs a des conséquences étonnantes en Chine. Dans la province de Sichuan, où les abeilles sont en déclin, les agriculteurs pollinisent eux-mêmes leurs arbres fruitiers à la main, comme a pu le constater un journaliste du Monde l'an dernier. Munis d'une tige, les habitants des villages grimpent dans les arbres pour déposer le pollen. Tous les habitants en âge de réaliser ces acrobaties sont réquisitionnés. Et le rituel se répète chaque printemps...

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