EDF poussé hors du CAC 40 pour laisser la place à Klépierre

Pierrick Fay / Chef  de service adjoint marchés
LE 07/12/2015


EDF ne fera plus partie de l’indice CAC 40 le 21 décembre. Dix ans après son introduction en Bourse, il paye la chute de son action


Coup de tonnerre à la Bourse de Paris. 

L’action EDF va sortir de la composition de l’indice CAC 40 . Le producteur et distributeur d’électricité sera remplacé le 21 décembre prochain par le groupe immobilier Klépierre. Le Conseil scientifique des indices, qui agit indépendamment d’Euronext, s’est réuni en secret lundi et a rendu cette décision. Pour être retentissante, la nouvelle ne devrait toutefois pas surprendre les marchés. Cela fait plusieurs semaines maintenant que la place d’EDF dans l’indice parisien était jugée vacillante, au point que sa sortie n’était plus considérée comme tabou, bien que politiquement sensible.

L’État reste en effet le premier actionnaire du producteur d’énergie, considéré aussi comme le numéro un mondial pour l’énergie propre. En pleine COP 21, on peut difficilement faire plus symbolique. Le poids d’EDF dans l’économie française est d’ailleurs tel que le groupe avait été inclus dans l’indice CAC 40 en décembre 2005 à peine un mois après son introduction en Bourse.

Mais, malgré une capitalisation boursière de près de 27,8 milliards d’euros (la 21e du CAC 40), le groupe EDF était devenu un poids léger de l’indice, pesant moins de 0,5 % contre plus de 9,5 % pour des entreprises comme Total ou Sanofi. Le groupe a fini par payer la chute de 41,7 % de l’action depuis le début de l’année, combinée à un flottant très faible, l’État détenant 84,5 % du capital d’EDF.

Or, ce dernier critère est jugé très important par le Conseil « Même si une sortie du CAC 40 serait politiquement sensible, il devenait de plus en plus difficile de justifier son maintien dans l’indice », compte tenu de la faiblesse de son flottant et d’un volume de transaction jugé trop faible pour le CAC 40, rappelait il y a quelques jours la Société Générale dans une note.


Klépierre, le favori

Selon la banque, un élément aurait pu sauver EDF, à court terme, c’est l’absence d’un candidat jugé incontournable pour entrer dans l’indice CAC 40. Parmi les noms souvent cités figuraient ces dernières semaines, Atos ou Hermès, mais c’est finalement Klépierre qui va accéder au saint des saints de la Bourse de Paris. Le groupe faisait déjà figure de favori en mars dernier lors d’un des rendez-vous trimestriels du Conseil, mais il avait été dépassé par Peugeot SA dans la dernière ligne droite.

Klépierre, qui gagne 17,4 % depuis le début de l’année, pèse 13,2 milliards d’euros en Bourse, soit la 31e capitalisation du CAC 40... à égalité avec Peugeot. La perspective d’une augmentation de son flottant liée à la sortie de BNP Paribas de son capital était perçue comme le dernier frein à l’entrée de Klépierre dans le CAC 40. Cette opération va en effet faire passer son flottant de 60 à 70 % du capital.

Pour les investisseurs, la présence d’une valeur dans un indice n’est pas neutre. Beaucoup de fonds se contentent en effet de « recopier » la composition d’un indice. Une sortie ou une entrée entraînent souvent des réactions en Bourse, liées à un accroissement de la demande (entrée) ou de l’offre (sortie) d’actions pendant quelques jours.

Par ailleurs, le Conseil scientifique des indices a annoncé d’autres mouvements dans la composition des indices. Europcar va ainsi remplacer Solocal group dans le SBF 120.



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