L’île Maurice: Un paradis en danger

Par Dsauvage 
Blog : Le blog de Dsauvage
9 déc. 2015


Commentaire: Ici un développement foncier déraisonné, là des milliers d'éoliennes implantées, ailleurs, l'enfouissement de déchets nucléaires, un projet d'aéroport ou la construction d'un barrage, une nouvelle autoroute, etc. La terre n'en peut plus 
d' être massacrée  pour être «sauver»? et les populations concernées n'en peuvent plus d'être sacrifiées pour leur «bien être» et au nom du «progrès»?  


Bonne lecture

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L'île Maurice, mondialement connue comme étant une île paradisiaque au milieu de l'Océan Indien, est aujourd’hui menacée par un développement foncier déraisonné 

Qui met en péril son attrait touristique, mais plus gravement son écosystème et le bien être de ses habitants. Nous avons besoin d’un soutien mondial pour pouvoir contrer ce génocide écologique.

En effet le Gouvernement a donné son aval à plusieurs projets hôteliers qui détruiront le littoral, les zones humides et affecterons l’ensemble du patrimoine naturel de notre île, et réduiront dangereusement l'accès des locaux au littoral.

Nous sommes très inquiets par ce qui se passe dans notre île. Nous sommes témoins de la dégradation de notre patrimoine naturel et avons beaucoup de mal à nous faire entendre par le gouvernement nouvellement élu. Nous avons besoin d’un soutien mondial pour pouvoir contrer ce génocide écologique.


Écriture en chaîne humaine représentant le mot «STOP», réalisée part les participants de la « School of Ecology 2015 » sur le thème «Crise de la Civilisation - Crime Climatique», organisé par l’association « Centre For Alternative Research and Studies » (CARES) comprenant notamment des activistes de la Réunion, de l'île Rogrigues, de l'île Maurice, de l’Afrique du sud, du Mozambique, du Swaziland, du Sénégal, du Zimbabwe, du Canada, de la France, d’Angleterre, de l’Uruguay et du Brésil lors d’une conférence de presse sur le site de La Cambuse, actuellement en proie à un crime écologique



Rappel des causes du combat contre le projet d’hôtel à La Cambuse

1. Écologique - Danger pour le Parc Marin de Blue-Bay (zone protégée par la Convention Ramsar) qui est déjà fortement dégradé:

a. Le projet ne garantit pas que le système de traitement des eaux usées ne portera aucune atteinte au Parc Marin de Blue-Bay;

b. Le rapport de l'évaluation de l’incidence du projet sur l’environnement émis par le promoteur ne comporte aucune restriction par rapport à l'emplacement de la station de désalinisation. Or, l’entretien de la station, (le rejet du sel dans la mer), ne doit un aucun cas se faire du côté d’un parc marin;

c. L’hôtel se situant sur des dunes de sable de nature poreuses, et se trouvant elles-mêmes sur une couche basaltique composée de tubes et de cavités, certains types de déchets rejetés par l'hôtel seront absorbés par la Dune et redirigés vers le Parc Marin par le biais de la nappe phréatique;

d. Le Parc Marin de Blue-Bay abrite environ 38 espèces de coraux ainsi qu'au moins 72 variétés de poisson. Le parc compte entre autres, parmi les plus beaux exemplaires mondiaux du corail « Montipora aequituberculata », déjà fortement impacté par l’activité humaine. Le « Blue-Bay Marine Management Plan », réalisé en 2012 par le Dr. Arthur Mitchell, expert en écologie marine et en élaboration de plans de gestion des parcs marins stipule que l'arrivée d’un autre hôtel dans le parc marin pourrait lui être fatal.

2. Écologique - Destruction des dunes millénaires:

a. Les dunes de sable sur lesquelles sera construit l’hôtel sont essentielles pour la régénération de la plage de La Cambuse. L'Île Maurice était jadis entourée de telles dunes. Cependant, le développement du littoral, notamment pour des raisons économiques, en a eu raison. C’est en partie une des raisons majeures de l'érosion de l’ensemble des côtes du pays. Cela justifie l’ardeur et l’urgence du combat que nous menons. Le caractère unique de cette dernière dune de sable en fait une partie intégrante du patrimoine Mauricien devant être préservé;

b. Pour rappel, le Gouvernement de la République de Maurice a, par le passé, souligné que ces dunes de sable ne devaient en aucun cas être dérangées. Or, c’est ce même gouvernement qui a aujourd’hui autorisé qu’un hôtel y soit bâti. Le début des chantiers ayant déjà porté une atteinte aux dunes, la poursuite des travaux les détruiraient de façon irrémédiable. Nous souhaitons porter votre attention sur le fait que des galeries (coulisses de l’hôtel) seront construites sous le niveau des dunes, de même qu’une piscine et différentes parties des bâtiments de l’hôtel;

c. Le rapport initial (dissimulé par le promoteur), rendu par la société « Heritage Research Indian Ocean » (HRIO) dans le cadre d’une étude d’impact sur le patrimoine culturel, imposé par notre législation en vue de l’obtention de la licence dite « Environment Impact Assessment » (EIA) proscrit un tel développement sur les dunes de sable qui serait susceptible de porter atteinte à leur stabilité.

3. Écologique - Proximité de la nouvelle route avec le site paléontologique de Mare aux Songes:

a. Ce site a une renommée mondiale et est connu par la communauté scientifique puisque des ossements de tortues géantes (espèce aujourd’hui disparue), et surtout de Dodo, oiseau endémique et emblématique de l'île Maurice, ainsi que de nombreux fossiles de plantes disparues depuis des millénaires y ont été trouvés.

b. Le même rapport de la société HRIO recommande que la nouvelle route menant à l’hôtel soit construite à 100 mètres du site menacé, avec une zone tampon naturelle séparant le site de la route. Or, il s’avère que la route a été construite à 30 mètres du site, passant outre des recommandations du rapport.

4. Écologique - Disparition d’un lieu de ponte des tortues marines:

a. Des tortues marines dont les tortues vertes « Green Sea Turtle, (Chelonia mydas) » classé au niveau des espèces “menacés” par l’« International Union for Conservation of Nature» (IUCN), et potentiellement les tortues imbriquées « Hawksbill Sea Turtle, (Eretmochelys imbricata) » classé au niveau des espèces “sérieusement menacés” par l’IUCN, sont connues pour se rendre sur leur lieu de naissance après 30 années pour y pondre à leur tour. Le projet représente une grande menace pour le maintien de ce cycle de reproduction. L’activité humaine aura une incidence catastrophique sur les cycles de ponte des tortues, au point que l’espèce disparaisse de la région de La Cambuse.

5. Sociale - Accaparement des biens publiques:

a. Le projet se fait sur une zone officiellement classée et allouée pour la défense de notre territoire, abritant encore jusqu’à récemment un poste d'entraînement des garde-côtes, poste déplacé aux frais de l’hôtel et à son profit.

b. Une diminution de la superficie de l’une des dernières plages sauvages dont peuvent jouir les Mauriciens a aussi été constatée. Près d’un demi hectare de plage sera définitivement enlevé aux Mauriciens, cela alors même que ces derniers se voient depuis 40 ans progressivement privés des vues de cartes postales si chère aux touristes. La conservation des plages publiques est essentiel pour la préservation de la culture Mauricienne, mais aussi pour l'équilibre social du peuple Mauricien.

6. Sociale - Non-respect des législations et des politiques de planification en vigueur:

a. Selon la stratégie de développement national du secteur foncier , “aucun projet hôtelier ne doit être accepté en dehors des zones réservées à cet effet”. Or, dans le sud-est de l'île, la seule zone de développement officielle exclue la plage de la Cambuse et ses alentours bien que se trouvant à proximité. De plus les lois et les politiques de planification tant au niveau national qu’au niveau local ne laissent aucun doute sur le fait que La Cambuse ne puisse faire l’objet d’un tel développement.

b. L’absence d’élaboration d’un plan de gestion de la zone côtière”, obligation incombant au ministère de l'environnement et requis par le droit Mauricien relatif à la protection de l’environnement (2002) a aussi été constaté.

c. Les conditions dans lesquelles le permis de construire a été alloué sont aussi à décrier. Près de 1,400 citoyens ont formellement objecté à cette demande de permis de construire. Seulement 350 personnes furent invitées à l’unique audition qui s’est tenue le 14 Août 2015. Sur ces 350 citoyens, beaucoup reçurent leur lettre d’invitation après la séance. De plus, avant l’audition, les citoyens bénévoles du collectif «Aret Kokin Nu Laplaz » (AKNL) n’ont eu que 3 jours et demi pour consulter le dossier déposé par le Promoteur. Et le conseil régional nous empêcha de faire des copies, ne serait-ce même que des photos, pour pouvoir analyser les différentes pièces du dossier (plus de 500 pages).

7. Économique - Mise en péril de l'industrie touristique à moyen et long terme

a. Diminution de l’attrait touristique à moyen et long terme, étant donnée l'incapacité des gouvernements à préserver le patrimoine naturel et sociale du pays;
Si une ligne directrice, approuvée par les gouvernements successifs pour les années 2000 à 2020, situait un plafond pour le nombre de chambres d’hôtels à 9,500 pour l’ensemble de l'île, cela dans le but que le tourisme reste une industrie soutenable pour le pays, nous avons pu constater une violation de cet engagement, le nombre de chambres étant passé à plus de 12,000 en 2015.


Évolution de la situation

1. Des actions légales ont été initiées afin de contester la légitimité du projet:

a. Appel interjeté pour contester le permis de construire devant le Tribunal de l’environnement;

b. Soumission d’une ‘demande en injonction de ne pas faire’ afin que les travaux soient interrompus pendant l’instruction de l’appel;

2. Le comité Ramsar International s’inquiète de la situation:

a. En cas de non-respect de ses engagements visant à tout mettre en oeuvre pour protéger le Parc Marin de Blue-Bay, le Gouvernement Mauricien se verra sanctionné par la dé-classification du dit parc comme zone protégée par la Convention de Ramsar;

b. Le gouvernement Mauricien est invité à solliciter le comité Ramsar International pour qu’une enquête à ce sujet soit lancée par la « Ramsar Advisory Mission » (RAM);

3. Immobilisme inquiétant du Gouvernement


Le collectif est toujours dans l’attente de la réponse du Premier Ministre et de la Présidentesuite à la lettre ouverte qui leur ont été soumis concernant les problèmes occasionnés par le projet d'hôtel sur La Cambuse.

4. Lancement d'une campagne de Crowdfunding

Le collectif invite les citoyens du monde à soutenir financièrement le combat (http://www.aknl.net/#contact-section), afin de couvrir

les frais relatifs aux actions légales
les frais relatifs aux interventions de scientifiques internationaux


Alternatives proposées

1. Le collectif propose la mise en place d’un nouveau paradigme de modèle touristique

l’eco-tourisme chez l’habitant:


a. n’impactera pas le patrimoine naturel du littorale de l'île


b. renforcera la démocratisation de l'industrie touristique;


c. sera plus inclusive pour le développement des régions avoisinantes;


d. attirera un tourisme plus responsable;

2. La création d’un « UNESCO Global Geopark »

Étant donnée la présence de trois sites écologiques majeurs tant au niveau local qu’international:

a. le Parc Marin de Blue-Bay, déjà protégé par la convention Ramsar;

b. les dunes de sable millénaires de la Cambuse;

c. le site paléontologique de Mares aux songes, dans lequel a été découvert des ossements de dodo;

Le collectif propose la création d’un « UNESCO Global Geopark ». Soutenu par des organismes de l’UNESCO, le collectif est en contact avec le « Mauritius Heritage Trust Fund » afin de concrétiser ce projet.

3. La création d'emploi de type « Climate Jobs »


La création d'emploi de type « Climate Jobs » au sein d’un centre de recherche à proximité des sites sensibles.
(http://www.climate-change-jobs.org/)

4. Le collectif propose l'implémentation du « Blue-Bay Marine Management Plan »

Datant de 2012 et toujours pas rendu publique par le gouvernement. L’ensemble des parties prenantes du Parc Marin de Blue-Bay (3 groupes hôteliers, les habitants d’un morcellement résidentiel, les opérateurs de bateau à fond de verre, les ONGs militant pour la préservation de l'écosystème marin, les garde-côtes, la population en générale) doivent être impliquées dans sa sauvegarde. Pour rappel, il y a 15 ans, l’ONG « Eco-Sud » a mené un combat similaire avec succès contre la construction d’un hôtel dans le Parc Marin de Blue-Bay.


Demande d’un moratoire sur les développements du littoral en cours à l'île Maurice

Devant la multitude de cas de dégradation du littoral et des zones humides à proximités;
Devant la fuite en avant, l’accaparement des biens publiques pour des intérêts privés avec la complicité de l’État;
Devant l’incapacité du gouvernement à implémenter un développement économique soutenable en mesure de respecter notre patrimoine naturel et social;

Le collectif demande un moratoire sur les développements du littoral en cours à l'île Maurice, afin;

de mettre en place une commission nationale d’audit de l’industrie touristique pour réévaluer notre politique touristique et s’assurer que cette industrie soit réellement durable et équitablement bénéfique à la population Mauricienne ainsi qu’aux travailleurs du secteur;
d’implémenter le plan de gestion de la zone côtière”. Depuis 2002, le Ministre de l'Environnement a l’obligation légale de mettre en œuvre un plan de gestion intégrée de la zone côtière.

À l'heure des beaux discours de la COP21

La Présidente de l'île Maurice a déclarée dans la COP21 que «notre survie dépend de la protection de l'environnement». Ces mots sont d’autant plus importants car nous faisons déjà face aux conséquences du réchauffement climatique sur les petits états insulaires.

Il est aberrant et surtout dangereux que nos décideurs politiques ne font que prononcer de beaux discours, mais refusent de comprendre les implications à long terme de leurs décisions sur des problématiques telles que l'érosion de notre littoral, la perte de nos coraux et le déséquilibre écologique causé par la destruction de nos zones humides.

Le réel enjeu aujourd'hui est de développer et d’appliquer une stratégie qui s’inscrit dans la durée et qui amène cet équilibre entre les enjeux économiques et les atouts naturels du pays. Comme au niveau mondial dans la COP21, au niveau national également il faut du dialogue, une ouverture d’esprit et un investissement de la part de tous face aux actions que nous devront mettre en place par rapport au réchauffement de notre planète.


Marche de protestation pacifique dans les rues de Port-Louis, capitale de l'île Maurice, mercredi 25 novembre 2015, organisé par le collectif «Aret Kokin Nu Laplaz» (AKNL)

Décembre 2015
Le Collectif «Aret Kokin Nu Laplaz» (AKNL)
https://www.facebook.com/aretkokinnulaplaz
http://aknl.net
contact@aknl.net

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