Énergies vertes : Abengoa obtient un délai de ses créanciers

Veronique Le Billon  
Chef de service adjointe 
le 28/03 

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Abengoa a achevé l’année 2015 avec un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros (contre 7,2 milliards d’euros l’année précédente) et une perte nette de 1,2 milliard d’euros. - Images / Rex Features/REX/SIPA
Dans sa longue course d’obstacles pour éviter la faillite, Abengoa a franchi in extremis une haie lundi. Les trois quarts des créanciers du géant espagnol des énergies renouvelables ont accepté de signer une clause dite de « standstill » (gel de procédure), qui suspend pendant sept mois toute demande de paiement anticipé ou de vente de participation. Un moratoire sur la dette qui, pour être valide, doit toutefois encore obtenir l’accord du tribunal de commerce de Séville. Le groupe va également demander à être placé sous la protection de la loi sur les faillites (« Chapter 11 ») aux États-Unis, où il est très présent – Abengoa a notamment construit une centrale solaire thermodynamique en Arizona « C’est une étape clé dans le processus de restructuration d’Abengoa », a salué le groupe dans un communiqué lundi.

Spécialisé dans l’ingénierie et la fourniture clefs en main de parcs solaires (pour l’essentiel avec la technologie du thermique à concentration) et d’unités de dessalement d’eau de mer, Abengoa a achevé l’année 2015 avec un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros (contre 7,2 milliards d’euros l’année précédente) et une perte nette de 1,2 milliard d’euros. Le groupe espagnol, présent en Amérique du Nord et du Sud mais aussi en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient (il vient de céder des parts d’une ferme solaire aux Emirats arabes unis), employait fin 2015 plus de 28.000 personnes dans le monde, dont 7.000 en Espagne.


Nouveau management

Le groupe va mettre à profit ces prochaines semaines pour négocier avec ses créanciers la restructuration de sa dette, qui atteignait 9,4 milliards d’euros fin 2015, gonflée par des acquisitions et un développement aujourd’hui jugés mal contrôlés. Au final, la famille Benjumea, qui a fondé le groupe en 1941 à Séville en fabriquant des compteurs électriques, ne devrait conserver que 2,5 % du capital, alors qu’elle contrôle encore directement et indirectement 51 % des droits de votes. Les autres actionnaires actuels du groupe seraient également fortement dilués, pour ne plus détenir que 2,5 % des actions. Les créanciers du groupe ont déjà écarté la direction proche de la famille fondatrice, remplacée par un ancien de KPMG, Antonio Fornieles.

Ce nouveau management du groupe a déjà présenté un plan de restructuration, qui prévoit de ramener la dette à un peu moins de 5 milliards d’euros. Il passera par la cession d’actifs, notamment dans le secteur des biocarburants. Selon Bloomberg, le groupe a aussi mis sous cocon certains actifs, comme une ferme solaire dans le désert d’Atacama au Chili, dont le principe était de générer de l’électricité presque en continu grâce à la production de vapeur.

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