Suisse: À qui profite la chute de Alpiq?

http://www.voisinedeoliennesindustrielles.com/


Commentaire: Quand les investisseurs éoliens néo-libéraux font leur «beurre»  grâce à  «...
une économie administrée type soviétique...». 

Bonne lecture

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source image: www.letourismemagazine.com


En ce moment nous entendons pas mal de bêtises au sujet du marché de l'électricité... De tellement grosses que j'ai fini par poser des questions à différents observateurs soit du côté des médias, soit du côté du marché de l'électricité.

Je vais commencer par les remarques de nos observateurs à propos du prix de revient de l'éolien:

Une affirmation revient en boucle dans la bouche des politiciens roses-verts: Le prix de revient du KWh éolien serait passé à 7ct sans subvention (et oui comme par hasard la chute d'Alpiq fait les choux gras des théoriciens du vent qui se succèdent derrière les micros de la rts). Je me suis donc tournée vers un spécialiste du marché européen de l'électricité pour en savoir plus, pendant qu'un autre observateur du marché suisse a fait un petit calcul pour nous:

Une éolienne de 3MW va produire environ 5GWh par année, chiffre d'affaires avec tarif RPC de 20cts/kWh: 1 000 000 CHF par année

Les communes reçoivent en général 2.5% du chiffre d'affaires, soient environ CHF 25 000 par année et par éolienne

Prix de revient annoncé publiquement par Monsieur Brélaz et une journaliste sur Forum il y a deux jours: 7cts/kWh (non subventionné): Coûts annuels de l'éolienne: CHF 350 000 CHF par année

Bénéfice pour les promoteurs: 1 000 000 - 350 000 - 25 000 = CHF 625 000 .- CHF par année

Ce qui signifierait que les promoteurs font des bénéfices colossaux CHF 625 000 par année et par éolienne de 3MW, et les communes reçoivent le lot de consolation de CHF 25 000 par année.

Cela pose aussi la question des estimations de coûts annoncés par les promoteurs (entre 8 et 10 millions par éolienne de 3MW)


Ces coûts sont-ils correctement calculés et présentés ou sont-ils surévalués pour justifier une RPC à 20cts/kWh ???? Merci à Monsieur Calculette, nous voici renseignés au moins sur un point, celui des montants qui poussent Suisse Eole et les sociétés d'électricité (en partie les mêmes) à pousser sous les tapis les plaintes des riverains d'éoliennes! Ils devront encore déminer le scandale sanitaire qui pointe son nez au Royaume Uni, à lire ici
Ils en ont les moyens...

Voici maintenant les explications de ce prix de revient à 7ct de l'un des observateurs les plus assidu du marché européen (et mondial) de l'électricité:

C'est un peu plus long mais cela vaut la peine:


Bonjour Madame,


Ce qui se passe en Suisse, comme en France avec les difficultés d'EDF, et en Allemagne , avec les difficultés de leurs grandes compagnies d'électricité RWE et E.ON relève des mêmes raisons et est parfaitement explicable. Je vais prendre une comparaison:

Supposez que la municipalité de Munich décide de promouvoir la bière bio et prennent deux mesures:


-la vente de la bière bio sera prioritaire. Les autres bières ne pourront être écoulées tant que toute la production de bières bio ne sera pas vendue.


-le prix de vente de la bière bio sera fixée par l'administration de la municipalité de telle sorte que leurs fabricants fassent des bénéfices.


Tous les investisseurs en bière vont se précipiter vers le bio et se détourneront de la bière non-bio. Le prix sur le marché de la bière non-bio va s'effondrer car cette bière aura beaucoup de difficulté à se vendre. Les compagnies fabricant cette bière non-bio seront poussées à la faillite.


C'est exactement ce qui se passe avec l'électricité en Europe. Si vous investissez dans l'éolien et le solaire, votre électricité a priorité sur le réseau. Vous êtes sûrs de vendre toute votre production et en plus les aides rendent la vente bénéficiaire. Le résultat est qu'en Europe, depuis 2004, 800 milliards d'euros ont été investis dans l'éolien et le solaire et le parc électrique construit représente désormais le quart du parc total (en puissance théorique).


Aujourd'hui, en France , la quasi-totalité des investissements en éolien et solaire est le fait de financiers et de grandes sociétés , souvent camouflés en petites entreprises. Ainsi Engie (GDF-Suez) est désormais propriétaire de l'éolien et vient d'acheter Maïa Eolis (éolien). Engie a aussi acheté Solaire Direct. L'éolien citoyen --qui ne fait pas appel aux financements extérieurs- et le solaire des particuliers deviennent progressivement marginaux, sauf dans les médias.


Les partisans des éoliennes et du solaire disent que ces sources deviennent compétitives, mais ne veulent pas renoncer à la priorité d'accès au réseau, ni aux aides publiques, ce qui serait la seule preuve de leur compétitivité. Et en France et en Allemagne, les aides restent et s'accroissent. En Allemagne, cette année, les taxes au kWh vont repartir à la hausse malgré les efforts du Vice-Chancelier Gabriel pour limiter les investissements dans les renouvelables.


Le plus grave actuellement est l'effondrement des prix de marché de l'électricité, qui exprime que les sources d'électricité non renouvelables ont du mal à placer leur courant, qui ne peut être vendu tant que l'éolien et le solaire n'ont pas écoulé leur production prioritaire. Or ces sources non subventionnées, en particulier l'hydraulique sont indispensables pour la stabilité du réseau et pour limiter l'envolée des pris payés par les consommateurs , qui naturellement subventionnent les renouvelables par des taxes.


En fait, la Suisse, comme la France et l'Allemagne juxtapose en électricité une économie de marché (pour l'hydraulique et le nucléaire) et une économie administrée type soviétique pour les renouvelables. Il en résulte un système déboussolé se dirigeant vers le désastre. Car quelle est la seule solution pour Alpiq?


-investir dans l'éolien et le solaire pour décrocher les subventions. C'est la voie d'Engie (GDF-Suez) en France et d'E.ON en Allemagne.


-se débarrasser des centrales à l'électricité non prioritaire (hydraulique et nucléaire) dans des sociétés fonctionnant comme les "bad banks".


Ainsi, ils peuvent espérer redevenir rentables à terme. Naturellement cela fait courir à la Suisse de graves dangers : Sécurité d'approvisionnement et instabilité du réseau. Mais la responsabilité d'Alpiq est, semble-t-il, l'intérêt de ses actionnaires. Les responsabilités du désastre électrique revient aux politiques. Qu'ils se débrouillent.


J'ai toujours constaté un grand bon sens du peuple suisse. Aujourd'hui deux questions devraient être posées:




-pourquoi les partisans de l'éolien et du solaire ne renoncent-ils pas aux privilèges de leurs énergies favorites: Priorité à la vente et aides publiques. Il faut insister sur la priorité à la vente. La réponse est: parce qu'elles ne sont pas compétitives.


-pourquoi plus les prix de gros du marché de l'électricité baissent, plus le citoyen paye son électricité chère?- Parce que le système électrique est déboussolé par une économie administrée privilégiant le solaire et l'éolien.


Les prix de gros n'ont qu'une signification: Il est stupide de conserver ou de bâtir des centrales autres que les solaires et l'éolien qui procurent des revenus assurés.




Je crois que la situation devient grave,


Cordialement


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