Doubs : le maquis de Lomont est tombé aux mains des éoliennes

Le Pays de Montbéliard se trouve durant la Seconde Guerre mondiale à l'intérieur de la zone interdite, zone tampon située entre la zone annexée au Reich et la zone occupée. A l'intérieur de cette zone se trouve le Lomont. Dès 1870, la position stratégique du Lomont apparaît aux généraux français. Elle est renforcée en 1887 lorsque s'achèvent les travaux de fortification du Lomont. Un fort de 839 mètres et des ouvrages de défense placés à l'ouest complètent les possibilités de cette place forte naturelle. Des années plus tard, durant la Deuxième Guerre mondiale, la Résistance, consciente des particularités du Lomont, choisit d'y installer, dans le courant de l'année 1944, un maquis. La Résistance investit la partie nord de la chaîne du Lomont, connue sous le nom de plateau de Montécheroux. Cette place forte naturelle est facilement défendable puisqu'elle est ceinte à l'ouest par des falaises et que seuls de rares passages permettent l'accès au plateau du Lomont. Proche de la Suisse, dominant le Pays de Montbéliard, le maquis est idéalement situé à quatre-vingt-quatre kilomètres de Besançon, vingt-deux kilomètres de Montbéliard et quinze kilomètres de Saint-Hippolyte. En choisissant d'occuper le Lomont et d'y installer, à partir d'août 1944, un maquis, la Résistance exploite les possibilités offertes par les défenses naturellement fortifiées qui dominent le Pays de Montbéliard.
La décision d'occuper le Lomont est prise le 11 août 1944 par le colonel Jean Maurin, chef de la sous-région D2.La Résistance décide alors d'en faire un maquis organisé, un camp retranché avec un terrain de parachutage. Toutefois, l'idée de la formation de ce maquis remonte à la fin du mois de juillet 1944. En effet, Londres invite le commandant de la sous-région D2 à chercher et à occuper une position proche de la frontière suisse dans le but d'en faire un centre de rassemblement, une base d'opération et une plate-forme de parachutage.Après réception des instructions du haut commandement FFI de Londres, Ernest-FrédéricFloege dit " Paul ", un agent secret américain, mène des opérations de reconnaissance du terrain, choisi en fonction de ses possibilités ainsi que de l'intérêt stratégique du Lomont et de ses défenses naturelles. Le 9 août 1944, les états-majors des régions C et D, réunis à Arches dans les Vosges, décident du début de l'opération d'occupation du Lomont pour le 15 août 1944. Lors de la réunion du 11 août au cercle de l'hôtel Peugeot de Beaulieu, en présence des chefs des unités de Montbéliard et sous la présidence du colonel Monod dit "Claude", le colonel Maurin fixe les grandes lignes de l'opération, le nombre de compagnies, les dates et l'ordre de départ.. L'opération d'occupation du Lomont, ainsi précisée, se décompose en trois phases successives : faire monter au Lomont, dès le 15 août, les cinq compagnies armées des FFI de Montbéliard pour clore le plateau de Montécheroux, ensuite réceptionner les parachutages d'hommes et de matériel, enfin appeler au Lomont les six compagnies non armées de Montbéliard et, selon les circonstances, les quatre compagnies de Belfort. C'est le colonel Maurin, assisté de Floege, qui doit diriger les opérations et assurer le commandement de ce nouveau maquis. L'arrestation du colonel Maurin par les Allemands change la donne mais n'empêche pas que l'occupation du Lomont et l'installation du maquis s'engagent, sous les ordres du commandant "Paul".

 
D'après Anaïs Lomberger, "Localisation du maquis de Lomont","La décision d'occuper le Lomont", extraits du DVD-ROM La Résistance dans le Doubs, AERI, 2008.



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