L'Allemagne doit ralentir la construction de fermes éoliennes

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Par Frédéric Therin (à Munich) 
Publié le 12/10/2016

Commentaire: Enfin,le gouvernement allemand reprend ses esprits et retrouve la raison... financière. Chez nous, la lobotomisation des esprits (manipulation des esprits par le détournement de récits) orchestrée depuis les années 2000 par le PS+EELV+ADEME+PROMOTEURS+ONG associés sur la majorité de la population, sur les médias, sur les élus (es), à l’Éducation Nationale, continue son petit bonhomme de chemin. 
« L'argent des uns n'a jamais fait le bonheur des autres»
Pierre Dac (1893-1975)

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La transition énergétique souhaitée par Merkel est un gouffre financier. Le pays manque désormais de lignes à haute tension pour acheminer l'électricité.

En érigeant des éoliennes sans penser à construire des lignes à haute tension, l'Allemagne a mis la charrue avant les bœufs. Les programmes les plus ambitieux promettent souvent des réveils douloureux. Après avoir annoncé son intention de sortir du nucléaire au lendemain de l'accident de la centrale japonaise de Fukushima en mars 2011, Angela Merkel a compris qu'elle devait accélérer la « transition énergétique » que son pays avait lancée quelques années plus tôt.




En 2015, le tiers de l'électricité produite en République fédérale était généré par des sources d'énergie renouvelable. Pour franchir le cap des 80 % en 2050, Berlin souhaite disposer dès 2030 d'une capacité de production de 15 000 MW d'énergie éolienne offshore contre 3 300 MW fin 2015. Pour mémoire, l'Allemagne produisait en mer à peine… 12 MW en 2008. En garantissant aux producteurs des tarifs d'achat de l'électricité bien supérieurs aux prix du marché, l'État a encouragé les groupes énergétiques à investir dans de vastes projets de fermes éoliennes. Pas moins de 17 nouveaux sites vont être assemblés au large des plages allemandes cette année. La plupart des « moulins » à vent déjà installés ne tournent pourtant pas à plein régime. Lors des forts coups de vent, les turbines doivent souvent être stoppées plusieurs heures par jour. L'an dernier, l'éolien aurait ainsi été capable de produire 4100 gigawatts/heure supplémentaires, soit une énergie suffisante pour éclairer 1,2 million de foyers. La cause de ces arrêts intempestifs n'est pas technique, mais la République fédérale ne dispose pas des infrastructures nécessaires pour transporter l'électricité produite en mer du Nord ou en mer Baltique vers le sud du pays où se trouvent la plupart des industries qui consomment le plus de mégawatts. Dans un rapport révélé par le quotidien munichois Süddeutsche Zeitung, l'Agence fédérale des réseaux (Bundesnetzagentur) a donc demandé à l'État de ralentir la construction de fermes éoliennes afin de donner le temps aux groupes énergétiques de tirer de nouvelles lignes à haute tension.
 

Une addition qui pourrait atteindre 520 milliards d'euros en 2025  
En 2017, les projets de nouvelles fermes devraient permettre d'accroître la production d'électricité de 2 500 MW par an, mais le régulateur allemand juge que les sites en construction dans le nord du pays ne devraient pas produire plus de 902 MW supplémentaires afin d'éviter l'engorgement du réseau électrique national. Or, les vents les plus forts et les plus réguliers qui balaient la République fédérale se trouvent tous dans cette zone située près du Danemark. Mais le réseau national est déjà surexploité. Les quatre compagnies régionales de distribution d'électricité en Allemagne doivent dépenser 1 milliard d'euros par an pour maintenir un voltage constant sur leurs lignes en raison des pics et des creux provoqués par les énergies renouvelables. La transition énergétique (Energiewende) souhaitée par Angela Merkel se révèle être un véritable gouffre financier.

Plus de 150 milliards d'euros ont déjà été engloutis dans cette politique, mais cette addition plutôt salée pourrait atteindre 520 milliards d'euros en 2025, si l'on en croit les conclusions d'un rapport de l'Initiative nouvelle économie de marché (INSM). « Le gouvernement fédéral n'arrive clairement pas à enrayer la hausse des coûts de production de l'électricité, regrette Hubertus Pellengahr, le directeur de ce groupe de pression basé à Berlin. Si le soleil brille en été et que le vent souffle fort, des mesures doivent être prises pour que le réseau n'implose pas. Lors des périodes de pics, nous devons verser des primes aux pays voisins pour qu'ils acceptent notre courant. Nous devons payer des assurances pour des fermes éoliennes qui ne sont même pas reliées au réseau. Ce chaos doit être financé par le consommateur final. L'approvisionnement énergétique est hors de contrôle. »

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