Mondial de l’Automobile : une offre de véhicules propres en forte croissance, mais...

Environnement
Par lhchateau
Le 08/10/2016


 Commentaire: Comme pour le moteur diesel, les communicants du moteur "hybride" nous font prendre des vessies pour des lanternes. 
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Les voitures électriques tiennent la vedette au Mondial de l'automobile 2016 qui se tient actuellement à Paris : L'autonomie de celles-ci annoncée par les constructeurs a subi un gain brutal : Plusieurs véhicules se situeraient entre 400 et 500 km. Dans un communiqué de presse, l'association « Sauvons Le Climat » se réjouit de l'amélioration de ces performances tout en restant vigilante par rapport à des messages publicitaires peu clairs affichant des performances alléchantes.

Communiqué de presse : Mondial de l’Automobile : une offre de véhicules propres en forte croissance, mais attention aux publicités peu claires et aux alléchantes performances affichées !...

Sauvons le Climat a toujours fait la promotion de la mobilité électrique pour réduire l’usage des carburants fossiles. Et nous nous réjouissons de voir le développement des offres de véhicules électriques (VE) et hybrides rechargeables (VHR).
Rares sont les marques en effet qui ne présentent pas au Mondial de l’Automobile une ou plusieurs versions de VE ou VHR avec des performances de plus en plus intéressantes : une autonomie des VE qui s’allonge : 200, 300 voire 400km selon les marques. Avec ces autonomies, on sent bien que la barrière psychologique à l’achat des VE est proche de tomber. Les progrès dans la compacité et le prix des batteries lithium-ion y sont bien sûr pour quelque chose. Des solutions innovantes émergent également, avec par exemple un prolongateur d’autonomie embarqué (petit moteur à essence qui recharge la batterie tout en roulant et prolonge l’autonomie de 150km environ). L’offre en VHR est également en plein boom cette année, en général sur des modèles de moyenne à haute gamme, mais les constructeurs français sont un peu en retard par rapport aux asiatiques et aux allemands.
On peut qu’espérer que l’offre va s’enrichir encore, que la concurrence va jouer et que l’innovation et la réduction des prix vont attirer une clientèle qu’on a trouvée très intéressée à ce Mondial.
Mais tout n’est pas source de satisfaction, notamment sur le bilan environnemental affiché pour ces véhicules et sur certaines publicités. 

 
Une grande marque automobile spécialisée dans le développement des voitures hybrides nous dit : « qu’elle a mené en Europe une grande campagne d’essais hybrides qui révélait que, malgré les idées reçues, une voiture hybride permet de faire réellement plus de 50% de son trajet en mode électrique, et ce, sans aucune intervention du conducteur et sans besoin de brancher son véhicule... ». Formidable, en lisant un peu vite on pourrait croire qu’une voiture hybride non rechargeable roule plus de 50% du temps sans aucune source d’énergie, ni électrique, ni carburant fossile ! Certes ce n’est pas ce qui est écrit : elle roule plus de 50% du trajet en mode électrique.
Mais l’électricité, indispensable à son fonctionnement, est bien produite par un moteur essence ou diesel suivant l’option choisie ! La voiture est donc propulsée à 100% par de l’énergie fossile ! La voiture hybride non rechargeable présente en fait une consommation diminuée d’environ 6% en cycle mixte, d’un peu plus en cycle urbain, ce qui la rend équivalente en termes de bilan environnemental (essentiellement émission de CO2) à des voitures thermiques dotées de moteurs particulièrement soignés sur le plan de la consommation.
Pour un véhicule hybride rechargeable (« plug in hybrid », qu’on peut brancher au réseau), le bilan environnemental est plus intéressant puisque l’électricité consommée en mode de propulsion électrique est tirée du réseau et peut être fortement décarbonée. Mais là il faut signaler deux insatisfactions :
- La façon dont est constitué le « cycle mixte » n’est pas claire, sans compter que celui-ci est théorique puisque déterminé sur banc et non en condition réelle. De plus quelles sont la part d’utilisation urbaine et la part faite sur route, bien sûr déterminantes ! Le mode d’utilisation du véhicule aura une grande influence sur le résultat final.
- L’électricité consommée (et tirée du réseau) est toujours considérée par la norme comme ne contenant pas du tout de CO2 , d'où une émission au km pour un VE affichée à zéro, ce qui est bien sûr faux. Elle contient du CO2 en quantité très variable selon les sources d’énergie utilisées pour produire l’électricité. Le véhicule qui roule sans émission locale de CO2 avec une consommation de 12 à 15kWh aux 100km aura nécessité l’émission de 5 à 6g de CO2 par km avec de l’électricité française, mais 50 à 60 (10 fois plus !) s’il utilise de l’électricité allemande, une émission pas très différente des voitures à essence de puissance équivalente.
En conclusion, ne boudons pas notre plaisir de voir les offres de véhicules électriques et hybrides rechargeables se multiplier. Mais leur efficacité vis-à-vis de la lutte contre les changements climatiques est d’autant meilleure que l’électricité utilisée est fortement décarbonée !
Enfin, il faut toujours rappeler que les véhicules électriques réduisent fortement les émissions de particules et d’oxydes d’azote dans les villes, ce qui est bon pour notre santé !

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