Quarante ans d’intox : le soi-disant problème des soi-disant déchets du nucléaire

 par PH
 vendredi 28 octobre 2016


Commentaire: "C'est la profonde ignorance qui inspire le ton dogmatique.”
Jean de La Bruyère (1645-1696)

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L’ignorance fait la force des antinucléaires
À la fin des années soixante-dix « après avoir longtemps hésité entre l’atome et la bagnole » comme l’avouera Brice Lalonde, les écologistes politiques décident de combattre le nucléaire. Commence alors un harcèlement qui concerne tous les aspects d’une production électrique qui reste pourtant bien supérieure à celle des éoliennes et des photopiles. Les tenants du nucléaire se sont donné pour objectif de donner une solution définitive aux combustible usé qui sort des centrales. La propagande antinucléaire s’étend, elle dans les médias et dans le milieux éducatif, où il est impossible d’introduire la radioactivité naturelle dans les programmes scolaires. Un millième du combustible usé devient un problème métaphysique. Le paroxysme a été atteint par les arpenteurs qui ont animé un blog délirant de propos philosophiques qui ne reposaient sur rien. Tout ça se ramène au niveau de Steevy que l’on pourra réécouter dans le document joint.


Sous le signe d’Héraclite
Les déchets nucléaires ne constituent pourtant pas une question ontologique puisque c’est leur rayonnement qui compte. Et le rayonnement radioactif est présent partout dans la nature. On est donc ramené à un problème quantitatif. La propagande antinucléaire consiste juste à présenter la durée de vie certains noyaux. En effet, depuis 40 ans dans le pays de Pierre et Marie Curie, ce que savent répéter les journalistes et les antinucléaires, est la période radioactive, sans comprendre ce qu’elle désigne. On en arrive même à des situations ridicules où un juriste d’une grande organisation internationale antinucléaire arrive à citer la durée de vie de l’uranium 238 : 4,5 milliards d’années. Alors que l’uranium 238 est présent partout dans le sol et que la Terre ne sera habitable qu’un milliard d’années. Citer des périodes radioactives longues revient en fait, à dire que le produit est peu radioactif et donc qu’il modifie peu la radioactivité ambiante. 


Quoi de neuf ?
Les noyaux qui n’ont pas fissionnés forment la classe des actinides mineurs : neptunium, américium et curium. Ce sont des éléments qui ne sont pas considérés comme naturels Il faut donc revenir à la question ontologique. Prenons l’exemple du curium 244,. Que donne le curium 244 ? Par une suite de désintégrations, les noyaux suivants se forment :
Cm244-Pu240-U236-Th 232-Ra228-Ac228-Th228-Ra224-Rn220-Po216-Pb212-Tl208-Pb208
Or le Thorium 232 (Th232) existe déjà dans la nature, moins uniformément que l’uranium, mais en quantité plus importante. On a donc naturellement déjà la chaîne :
Th 232-Ra228-Ac228-Th228-Ra224-Rn220-Po216-Pb212-Tl208-Pb208
On voit que les éléments introduits en amont, ont le comportement de la majorité des éléments en aval. Mais la chaîne du bas libère du radium assez soluble, un gaz le radon et à la fin le thallium 208 qui émet un des plus forts rayonnement gamma. Est-ce le début de la chaîne qui est dangereux ou la partie dite naturelle ?

La 4ème chaîne
L’américium 241 et le neptunium 237 appartiennent eux à une chaîne de désintégration disparue :
Am241-Np237-Pa233-U233-Th229-Ra225-Ac225-Fr221-At217-Po213-Pb209-Bi209
C’est une chaîne naturelle, mais qui a disparue depuis la création de la Terre. Créons nous quelque chose d’affreux par rapport aux trois chaines de Uranium 238 , de l’uranium 235 et du thorium 232 ? Chacune des trois chaînes de désintégration produit du radon (Rn), qui est le principal contributeur à l’irradiation naturelle et le neptunium n’en produit pas. La chaîne est plus active que celles de l’uranium qui a disparu dans le réacteur, mais en stockage géologique elle a moins d’effet sur la biosphère que la mine d’uranium qui lui a donné naissance. Dans les 100 premiers mètres de la surface émergée de la Terre, il y en a 100 gigatonnes dont 40 millions de tonnes identifiées comme ressources à comparer aux 500 gigatonnes de pétrole extractibles.


Le génie français : la séparation et la vitrification.
Pour que l’aval du cycle du cycle nucléaire revienne au niveau de radioactivité naturelle suffisamment rapidement, les tenants du nucléaire français, on retiré le plutonium et ont vitrifié le reste. Le résultat est atteint en 10 000 ans, une durée compatible avec la durée des verres nucléaires et les échelles de temps géologiques, les ressources fossiles ont été emprisonnées pendant des millions d’années. Kirk Sorensen, un physicien américain qui s’est intéressé assez tard à l’aval du cycle nucléaire en conclut qu’il faut séparer le plutonium, c’est ce qu’on fait en France depuis le milieu des années quatre-vingt. !
L’usine de La Hague est critiquée par les antinucléaires, faut-il comme les américains laisser tout le combustible sans le séparer les matières valorisables et sans vitrifier les éléments solubles près d’un fleuve ?



Le verre, c’est vert
La vitrification et les projets d’enfouissement géologique ont été conçus dans une période de modernisation rapide et de solution définitive à l’aval du cycle nucléaire. On pensait alors qu’on passerait à autre chose comme la fusion nucléaire. Nous savons aujourd’hui que l’humanité ne pourra se passer de la fission. L’optique d’une centrale était quelques dizaines d’années, aujourd’hui on construit un réacteur pour au moins 60 ans. L’échelle devient le siècle. On laisse les colis vitrifiés refroidir des dizaines d’années en surface. Tous les ingénieurs au courant du problème récupéreraient bien cette chaleur pour un usage industriel. Il est moins connu que le rayonnement produit, pourrait aussi servir à purifier l’eau. Ce serait plus cher, mais plus efficace que le chlore. En fait c’est équivalent à l’ozonation sous rayonnement-UV. Certaines molécules polluantes comme le lindane ne peuvent être détruites que par ce moyen. Le colis pourrait servir tout simplement de source de rayonnement industriel à la place du cobalt 60 qui a une période six fois plus courte.



 
Le colis est-il dangereux : le colis de près d’une demi-tonne peut difficilement être extrait de son emplacement, il se protège par son rayonnement et si jamais on le récupérait, sa présence serait détectée. Les déchets à l’intérieur sont vitrifiés, pour faire une bombe sale on irait plutôt chercher une source médicale, alors qu’on hésiterait pas à envoyer une roquette sur un véhicule qui aurait emporté un colis. On pourrait donc utiliser le colis quelques siècles en surveillant la corrosion de l’enveloppe métallique. Bien entendu toutes les utilisations rationnelles du rayonnement sont empêchées par l’obscurantisme antinucléaire.


Pas pour l’éternité
La pénurie générale prévue dans de nombreux métaux change la donne. Qu’on enterre les verres ou non, au bout de 300 ans , il sera intéressant de les ressortir car il contiennent huit éléments chimiques valorisables dont trois ont d’ores et déjà une valeur économique globale de plusieurs milliards d’euros. Au bout de trois cents ans, en effet, la radioactivité aura diminué d’un facteur mille, il faut certes, encore se protéger par une épaisseur de plomb mais on pourra séparer les éléments en solution aqueuse après fusion du verre dans un autre oxyde puis trempe dans l’eau. Nos descendants trouveront alors les métaux qui leur permettront d’obtenir de l’hydrogène et de faire des engrais azotés. On peut être à peu près sûr que compte-tenu de la pénurie en éléments métalliques, on ressortira les colis vitrifiés avant mille ans. Par des cycles de 300 à 1000 ans, on ne perturbe pas la biosphère.
Le siècle est aussi la bonne échelle de temps pour récupérer les actinides qui ne contiennent plus de curiums, on pourra aussi revitrifier des éléments qui sont au niveau de la radioactivité naturelle ou les transmuter. Le nucléaire produira donc moins de radioactivité qu’il en aura consommé en fissionnant l’uranium.




Les éoliennes, on ne sait pas où les mettre
On ne peut vraiment pas dire que les colis prennent de la place, ils sont dans un hangar de la Hague, un bâtiment d’un millier de mètrecarrés, quelle importance par rapport à tous les hangars à vendre qu’ont laissé construire les faux écologistes et qui défigurent les entrées de nos villes ? Pour les matériaux peu radioactifs,que l’on laisse en surface, on consomme un kilomètre carré en soixante ans qui deviendra deux collines verdoyantes, combien d’éoliennes pourrait-on mettre sur la même surface à Morvilliers et à Soulaines ?


Conclusion
Il n’y a donc plus de problème des soi-disant « déchets nucléaires » en France, mais une gestion rigoureuse de l’aval du cycle du combustible depuis des décennies. Le fait que l’on ressasse automatiquement ce sujet, lorsqu’on parle du nucléaire est la preuve d’un conditionnement de l’opinion.

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