De l'aspect contre productif de l'éolien

http://lemontchampot.blogspot.fr
15/02/2017

Commentaire:  Nos "amis(es) écolos" d' EELV, premiers soutiens en France du big business éolien, dénoncent au Parlement européen (parti EE,) la signature du CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement, traité global de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada). Cet accord sacrifiant " le projet européen au nom du big business".
Et pendant ce temps là que font la majorité des français (es)?
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De l'aspect contre productif du développement éolien en regard des objectifs pour lequel il est subventionné

RTE vient de publier le bilan électrique 2016.
http://bilan-electrique-2016.rte-france.com/



Malgré l'augmentation de la puissance éolienne installée, les émissions du parc électrique français sont en hausse pour la 2ème année consécutive.


La puissance éolienne était de 11 670 MW fin 2016, en augmentation de 13% par rapport à 2015. Le solaire, avec 6772 MW a progressé de 9,3%.

(Pour mémoire, le seul surcoût de leur tarif d'achat avait été estimé pour 2016 à 1,3 milliards d'euros pour l'éolien et 2,6 milliards pour le solaire, lors de la délibération de la CRE de juillet 2016.
On sait, d'autre part, que ces conditions d'achat des énergies intermittentes ne représentent que la partie émergée de l'iceberg.)

Pourtant, malgré cette augmentation et une baisse de la production totale de 2,8%, la production à base d’énergie fossile est en augmentation de 33,4% par rapport à 2015,
ce qui explique les 28,3 Millions de tonnes de CO2 en 2016, contre 19 millions de tonnes en 2013!


Limitant les dégâts, la production hydraulique est pourtant en hausse de 8,2%, avec 63,9 TWh, ce qui laisse craindre un bilan CO2 pire encore en 2017,où les stocks hydrauliques sont historiquement bas.

Ce qui devrait rappeler, si besoin était, que la part d’énergies renouvelables dans le mix énergétique n’a pas vocation à demeurer un but en soi, si celles ci s’avèrent incapables de tendre vers le but pour lequel elles sont subventionnées.

Or la réduction des émissions de CO2 a été identifiée comme but prioritaire de la politique énergétique européenne.


Quatre remarques importantes s’imposent
La première remarque est que la réduction brutale d’émissions entre 2013 et 2014 correspond strictement à la mise en service de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 2 en mars 2013, qui consomme 50 fois moins de courant que son prédécesseur, soit 60 MW au lieu des 3000 MW de Georges Besse 1.
Cette réduction du soutirage du secteur de l’énergie libère ainsi pour la consommation la quasi-totalité de la production des 3 réacteurs nucléaires du Tricastin qui étaient affectés à Georges Besse 1.
Cette économie correspond exactement à la réduction de 2800 MW de charbon ainsi permise courant 2013 et en 2014.
Ce qui met en évidence l’impact positif des 3 réacteurs nucléaires supplémentaires obtenus sur les émissions de CO2.
Et peut faire regretter que rien de cette circonstance ne puisse apparaître dans les bilans, les comparaisons annuelles étant effectuées en "Consommation corrigée (hors soutirage du secteur énergie)"

La deuxième remarque est que les bilans CO2 ne prennent en compte que la quantité d’électricité produite par chaque filière, sans se préoccuper de la quantité de ressource fossile nécessaire pour les produire.
Et moins encore des émissions que leur combustion entraîne réellement, en fonction de l’optimisation des régimes de fonctionnement des centrales qui les brûlent.
Or, non seulement le fait de fonctionner en régimes partiels et chaotiques, pour suivre au plus près les aléas des énergies renouvelables, est bien loin d’éviter la quantité de CO2 annoncée, mais elle est même susceptible de les accroître, malgré une production moindre.

http://www.economiematin.fr/news-quand-les-eoliennes-augmentent-les-emissions-de-co2

Ce qui doit faire comprendre que le bilan, déjà négatif en matière de de réduction d'émissions, est en fait pire encore dans la réalité que cela n'apparaît dans les chiffres.


La troisième remarque est que, contrairement à l'Allemagne où le nucléaire fonctionne à son régime optimum en base, avec un taux de charge moyen de 84,6% en 2016 (80 TWh pour 10,8 GW installés), le nucléaire français s'efforce de faire varier ses régimes, jusqu'à 80% en moins de 30 minutes pour s'adapter aux aléas des énergies intermittentes dont il se targue d'être ainsi complémentaire.
Son taux de charge dépasse rarement une moyenne annuelle de 77%, il a été exceptionnellement bas en 2016 avec moins de 70% (384 TWh pour 63,130 GW installés).
Les contrôles de réacteurs n'y sont pas étrangers, mais il est facile de prévoir que plus les énergies intermittentes se développeront et moins la production nucléaire sera optimisée, tandis que les centrales thermiques auront une part croissante dans l'adéquation exacte avec les besoins de la consommation.

La dernière remarque concerne le mystère qui préside à la décision de consacrer une telle masse d’argent public pour réduire les émissions du seul secteur qui n’émet pratiquement pas de CO2 en France - puisque 95% de sa production en est exempte - alors que l’Allemagne, qui a doublé son parc de production d'électricité par une puissance intermittente bien supérieure à celle de tout notre parc nucléaire, n’a toujours pas réussi a fermer le moindre MW pilotable installé.
Cela apparaît sans équivoque sur le graphique de l'évolution de son parc électrique



http://lemontchampot.blogspot.fr/2017/01/la-roulette-russe.html

Si ce n'est, à l'évidence, ni pour permettre de fermer le moindre réacteur nucléaire, ni de réduire les émissions de CO2, quelqu'un saurait il encore expliquer les raisons de l'objectif de l'augmentation de la part d'énergies renouvelables dans le mix électrique français?

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