Électricité éolienne et solaire, émissions de CO2, et prix de l’électricité pour les ménages en Europe de l’Ouest

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B.Durand*
Publié le vendredi, 17 Février 2017 
* Ancien directeur de la division Géologie-Géochimie de l’IFPEN, puis de l’ENS de Géologie, ancien président du Comité Scientifique de l’European Association of Geoscientists and Engineers.

Résumé
Depuis 15 ans environ la plupart des pays d’Europe s’efforcent à des degrés divers d’augmenter la part des électricités renouvelables intermittentes (ELRi), essentiellement l'éolien et le solaire photovoltaïque, dans leur production d’électricité. Les raisons officiellement invoquées sont de réduire substantiellement dans ces pays les émissions de CO2 ,et d’accroître leur indépendance énergétique.

L’étude d’un groupe de 15 pays d’’Europe de l’Ouest, à peu près homogène sociologiquement, technologiquement et économiquement, montre que les résultats de cette politique sont mauvais :

- Les émissions de CO2 de la production électrique sur cette période y ont davantage diminué grâce au remplacement progressif de centrales à charbon par des centrales à gaz à cycle combiné, que grâce aux ELRi. En fait, les seuls pays qui ont des émissions faibles sont ceux dont le mix électrique repose maintenant principalement sur l'hydraulique et/ou le nucléaire. Ils n’ont donc eu nul besoin des ELRi pour abaisser leurs émissions.

- Le prix de l’électricité payé par les ménages y a augmenté de façon directement proportionnelle aux capacités installées d’ELRi .

- Enfin, le développement des ELRi nécessite, dans les pays sans ressources très importantes en hydroélectricité et/ou en nucléaire, de garder en soutien ("back-up") de grandes capacités de centrales à charbon et/ou à gaz pour gérer leur intermittence. Tant qu’on ne saura pas stocker les énormes quantités d’électricité qui sont en jeu, et cela n’en prend pas le chemin, ces centrales resteront indispensables. Le développement des ELRi liera donc dans ces pays l’avenir de la production électrique, y compris celui des ELRi, à la disponibilité future de ces combustibles fossiles. Mais en Europe, les productions de ceux-ci sont maintenant en déclin rapide, à l’exception de l’Allemagne pour le lignite. L’avenir de la production électrique et l’avenir des ELRi seront donc dans ces pays de plus en plus liés à la disponibilité de charbon et de gaz importés.

Si la politique actuelle de développement à marche forcée des ELRi est guidée par des motivations climatiques ou économiques, comme le prétendent les milieux politiques et les médias, c’est alors une grave erreur. Elle ne réduit pas de façon significative les émissions de CO2. Elle coûte cher au consommateur. En l’absence de stockages suffisants de l’électricité, elle rend aléatoire la stabilité du réseau électrique européen. En France, où les émissions de CO2 sont déjà de loin les plus faibles de tous les grands pays industrialisés, elle les fera augmenter. Elle y fera aussi augmenter le prix de l’électricité pour les ménages. Elle rendra la France de plus en plus dépendante au charbon et au gaz importés.

Cette politique énergétique anéantira également l’avantage que possède la France sur les grands pays industrialisés de pouvoir mettre en place progressivement une mobilité électrique, donc sans pétrole, mais surtout très peu émettrice de CO2 . Or cet acquis est précieux, étant données les inquiétudes sur le climat, l’incertitude croissante sur la disponibilité future du pétrole sur le marché international, et la diminution de déjà 50 % de sa production européenne qui est observée depuis 2000.

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