EDF défend son projet de prolongation du parc nucléaire français

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Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot
le 12.07.2017 

PARIS (Reuters) - Prolonger la durée de vie du parc nucléaire français constitue "la solution la plus économique", a déclaré mercredi un dirigeant d'EDF, en faisant valoir que les fermetures de centrales décidées en Allemagne ont entraîné un hausse des émissions de CO2 du pays.

EDF estime à 48 milliards d'euros (courants) le coût du "grand carénage", le programme d'investissement sur la période 2014-2025 destiné à rénover le parc nucléaire français, à augmenter le niveau de sûreté des réacteurs et à prolonger leur durée de fonctionnement au-delà de 40 ans.
"Il est clair que la prolongation de la durée de fonctionnement du parc existant est la solution la plus économique", a déclaré Dominique Minière, directeur exécutif en charge de la direction du parc nucléaire et thermique d'EDF, lors d'une conférence organisée par la revue Passages.

Le dirigeant a précisé que le coût 'cash' de production du parc nucléaire français s'établissait aujourd'hui à 32 euros par mégawatt/heure (MWh) en tenant compte du grand carénage et qu'il redescendrait progressivement à moins de 30 euros par MWh, ce qu'il a comparé avec des coûts de 60 à 100 euros et de 150 euros par MWh respectivement pour l'éolien terrestre et maritime.

"Il n'existe pas de moyen de production neuf moins cher en 'cash' que le nucléaire existant, même en intégrant l'ensemble des investissements nécessaires au grand carénage."

Dominique Minière a également déclaré que l'arrêt des réacteurs nucléaires en Allemagne, après l'accident de la centrale japonais de Fukushima survenu en 2011, avait entraîné un recours accru aux centrales au charbon, et donc des émissions de CO2 du pays, tandis que les particuliers allemands paient leur électricité "entre 80 et 100% plus cher que les Français".

Le directeur du parc nucléaire d'EDF, qui a aussi défendu l'idée d'une complémentarité entre le nucléaire et les renouvelables, a ensuite été interrompu par des militants antinucléaires rapidement évacués par la sécurité et la police.

Le gouvernement français attendra que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) rende son avis sur la prolongation des réacteurs du parc français fin 2018 ou début 2019 pour se prononcer sur la fermeture de certains d'entre eux, a déclaré Édouard Philippe dans un entretien aux Echos publié mardi.

Dans cette interview, le chef du gouvernement a aussi tempéré les propos de son ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui avait évoqué lundi la possibilité de fermer "peut-être jusqu'à 17 réacteurs".

Pour Nicolas Hulot, ces fermetures doivent permettre de tenir l'objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici à 2025 - un engagement pris par le gouvernement précédent et réaffirmé par Emmanuel Macron.
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