Le solaire et l'éolien risquent de coûter cher à l'économie

https://www.rtbf.be
30/11/2017

Extrait de l'article
La transition énergétique vers des sources d’énergies renouvelables, comme le solaire ou l’éolien, risque d’être assez globalement défavorable à la croissance économique. C'est ce qu'on peut lire mardi matin dans une étude publiée par la revue Regards économiques.

*******************************************************************
Extraits de l'étude par Les Vues


page5 (...) "Selon l’Agence Internationale de l’Énergie,en 2014 et au niveau mondial, la part des énergies renouvelables dans l’énergie primaire* était de 14,1 %, dont 10,3 % issus de la biomasse (principalement utilisée pour produire de la chaleur dans les pays en développement), 2,4 % d’origine hydroélectrique et seulement 1,3 % issus de sources renouvelables dites modernes(éolien, solaire et géothermie). [...] Ces scénarios supposent que la substitution totale des énergies fossiles par des
alternatives renouvelables est technologiquement et économiquement possible
."

Page6 (...)  " La poursuite de la croissance économique ne serait dès lors possible qu’en continuant à augmenter notre consommation d’énergie. [...] Toutefois, au fur et à mesure de la progression, les progrès nouveaux deviennent de plus en plus faibles et difficiles à obtenir car la technique s’approche de limites physiques infranchissables."

Page7 (...) " On peut citer les centrales électriques thermiques, la production de ciment ou d’acier ou encore les éoliennes dont la limite physique de conversion imposée par le théorème de Betz* est quasiment atteinte par les machines actuelles. [...] Un premier constat s’impose : consommation d’énergie et PIB évoluent en étroite corrélation."

Page9 (...) "Les scénarios qui se basent sur un découplage absolu semblent peu réalistes au vu des évolutions observées jusqu’ici, il faudrait donc que les énergies renouvelables puissent couvrir l’augmentation de la consommation d’énergie liée à la croissance économique. Malheureusement, lorsqu’on prend en compte les limites physiques de disponibilité et d’accessibilité14 des ressources renouvelables, on constate que vouloir soutenir le mode de vie actuellement observé dans les pays développés,sans même envisager de l’étendre au reste du monde, avec un système énergétique
largement décarboné est tout aussi utopique (sauf en considérant des importations massives d’énergie grise).
"

Page10 (...) "  Il faut investir de l’énergie, sous forme directe ou indirecte (comme par exemple dans les équipements auxiliaires), pour pouvoir mettre en oeuvre de l’énergie et la rendre disponible à la société. Dans le cas de combustibles fossiles il s’agit de l’énergie continuellement mise en oeuvre pour extraire, transporter et transformer ces combustibles en énergie finale*. Dans le cas des énergies renouvelables, comme l’éolien et le solaire, la plus grande partie de l’investissement énergétique se fait
en général avant de commencer à produire de l’électricité, pour la fabrication des équipements et l’installation sur site.
[...] En effet, l’énergie investie l’est de façon tant directe qu’indirecte, depuis l’extraction des matières premières jusqu’au démantèlement du site en fin de vie. [...]  Force est alors de constater que l’éolien et le solaire, qui sont considérés comme les alternatives principales aux combustibles fossiles, présentent actuellement des TRE** plus faibles que les TRE historiques des combustibles fossiles (Murphy et Hall, 2010)."


Page12 (...) " De plus, ces études ne prennent généralement pas en compte le coût énergétique du caractère intermittent et aléatoire des énergies solaire et éolienne. L’électricité produite par une éolienne ou un panneau solaire est prise comme numérateur pour le calcul du TRE, sans tenir compte du fait que la production d’électricité n’est pas toujours concomitante à la demande. [...]  Le coût énergétique du stockage et les pertes qui sont induites affectent de façon non négligeable le TRE. [...] Finalement la quantité d’électricité produite, et donc le TRE, dépend directement de la qualité du «gisement», en d’autres mots de la localisation de l’installation. Les TRE calculés actuellement pour des champs éoliens existants correspondent à des endroits particulièrement favorables. [...] Dès lors, les scénarios avec une très grande part d’énergie renouvelable devront exploiter des sites de moins en moins rentables. Les TRE vont donc diminuer avec l’expansion spatiale des énergies renouvelables. Cela signifie qu’il faudra de plus en plus d’énergie pour produire de l’énergie, et que le TRE du système énergétique global va diminuer avec la transition énergétique."

Page13 (...) " Les deux études montrent que le TRE maximal est d’environ 20 et qu’il chute rapidement, ce qui démontre que les sites présentant de très hauts rendements éoliens sont en nombre limité sur terre."

Page14 (...) " En plus de la dégradation du TRE, les interactions entre éoliennes et entre champs d’éoliennes contraignent également le potentiel total. En effet, en capturant l’énergie contenue dans le vent, les éoliennes ralentissent le vent dans leur sillage. Cela a des implications à l’échelle locale, en réduisant la production des rangées d’éoliennes en aval. Mais des études ont montré récemment que cela peut également avoir des impacts sur le climat à l’échelle globale avec comme conséquence
une réduction des vents.
"

Page17 (...) " D’autre part, malgré le progrès technique dont elles peuvent bénéficier, les principales énergies renouvelables (le solaire et l’éolien) seront caractérisées par des TRE sensiblement inférieurs à ceux des énergies non renouvelables par le passé. [...] La poursuite de ce déclin incite certains énergéticiens à alerter sur des conséquences très négatives qui risquent d’affecter l’économie dans le futur. Pour assurer leur développement, les sociétés industrielles ont pu compter sur des énergies fossiles avec un TRE très élevé, leur permettant d’allouer leurs facteurs de production(main d’œuvre et capital notamment) à d’autres activités que celle de la production énergétique. [...] Au contraire, une économie reposant exclusivement sur des énergies renouvelables devrait consacrer, en comparaison avec les valeurs observées habituellement aujourd’hui, une part hypertrophiée de sa production de biens et services (que ce soit en termes de consommation intermédiaire ou en biens d’équipement de toutes sortes) et de sa main d’œuvre aux besoins de son secteur énergétique (van den Bergh, 2013). [...] une transition énergétique caractérisée par une baisse prolongée du TRE global comporterait un risque d’éviction des investissements des secteurs non énergétiques, en particulier celui produisant les biens d’équipement."

Page20 (...) " La production d’énergie non renouvelable (ENR) passe par un pic, puis décroît jusqu’au moment où elle devient non rentable. Le développement rapide du renouvelable (ER), s’appuyant entre autres choses sur une production d’énergie non renouvelable encore abondante, permet un temps de compenser le déclin du non renouvelable. Mais il arrive un moment où la production totale d’énergie (ENR + ER) atteint à son tour un pic puis décroît."

Page24 (...) " Ils mettent en évidence un effet «localisation» selon lequel l’expansion de ces énergies impliquera de les installer sur des sites de moins en moins favorables, produisant de moins en moins d’énergie pour la même capacité installée. Une TE vers un monde 100 % renouvelable conduira alors à un TRE du système énergétique global sensiblement plus faible qu’aujourd’hui et ce, malgré le progrès technique dont les auteurs soulignent par ailleurs que le potentiel est limité. [...] La baisse du TRE global accompagnant la TE se traduit par l’exacerbation des besoins en capital du secteur énergétique, avec un possible effet «d’éviction» du secteur final au niveau de l’affectation des biens d’investissement. [...] Le paragraphe précédent pose la question des conséquences de tels changements de comportements sur l’économie, et en particulier sur le PIB et la croissance. Il pose aussi la question du rôle des pouvoirs publics dans la stimulation de ces changements. A notre connaissance, il s’agit là de questions qui restent largement ouvertes."

* La limite de Betz est une loi physique qui indique que la puissance théorique maximale développée par un capteur éolien est égale à 16/27 de la puissance incidente du vent qui traverse l'éolienne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Limite_de_Betz

** L'EROEI (« Energy Returned On Energy Invested »), ERoEI, ou EROI (« Energy Return On Investment ») ou en français TRE : taux de retour énergétique, est le ratio d'énergie utilisable acquise à partir d'une source donnée d'énergie, rapportée à la quantité d'énergie dépensée pour obtenir cette énergie. Quand l'EROEI d'une ressource est inférieur ou égal à 1, cette source d'énergie devient un « puits d'énergie », et ne peut plus être considérée comme une source d'énergie primaire. E R O E I = énergie utilisable énergie dépensée {\displaystyle EROEI={\frac {\hbox{énergie utilisable}}{\hbox{énergie dépensée}}}} L 'EROEI constitue, en quelque sorte, la mesure de l'énergie grise énergétique.



Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_retour_%C3%A9nerg%C3%A9tique

php



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

HAUTE-MARNE, VOISEY : LA MRAE RECOMMANDE DE NE PAS AUTORISER LE PROJET D'USINE ÉOLIENNE, DIT LES " GRANDES BORNES "

Précédemment La MRAe : Mission régionale d'autorité environnementale   Les Missions Régionales d'Autorité environnementale, MRAe, on...