Encore trop “d’air chaud” dans la politique énergétique


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par Wolfgang Denk
Publié le 29.12.2017

Bien qu’il y ait quelques voix de la raison entre les spécialistes des changements climatiques, il serait vrai de dire qu’il y a toujours trop d’ «air chaud» dans la politique énergétique.

De nos jours, les d’États membres de l’UE et du monde entier mènent des politiques visant à visant à soutenir le passage à une économie durable et sobre en carbone. Évidemment, une transition vers le nouveau modèle peut varier selon la configuration des ressources énergétiques dans un pays donné. Cependant, il est possible de formuler quelques directives universelles pour l’établissement d’un bilan énergétique décarboné.
Afin de créer une économie sobre en carbone, l’utilisation de combustibles fossiles – en particulier, celle du charbon et du lignite – doit être réduite. Outre la réduction du PIB et l’augmentation de l’efficacité énergétique, qui sont deux autres moyens, la réduction de la dépendance de l’électricité à base de charbon peut être faite de trois façons «actives» ou de leur combinaison :


1. L’expansion de ce que l’on appelle les «nouvelles énergies renouvelables» comme l’énergie solaire et l’énergie éolienne (l’hydroélectricité, considérée comme une source «ancienne renouvelable», est déjà largement utilisée dans les pays développés depuis les années 60 ou 70)
2. L’expansion des centrales au gaz remplaçant les centrales au charbon et / ou
3. L’expansion de l’énergie nucléaire

Si l’on estime les données, l’expansion des «nouvelles énergies renouvelables» semble être la moins efficace, l’expansion des capacités produites au gaz (en remplacement du charbon) est plus productive, mais le moyen le plus efficace de la décarbonation rapide du système de la production d’électricité est l’expansion de l’énergie nucléaire. Cela est contraire à ce que la majorité du monde occidental, y compris les grandes institutions, paraît songer actuellement.

Vision exagérée
Pour le moment, l’expression «transition énergétique» jouit d’une grande popularité. Elle a apparemment trouvé sa place dans le vocabulaire quotidien des décideurs des politiques énergétiques. En même temps, ceux qui parlent de la transition énergétique et déterminent son cours n’ont pas toujours une idée claire de la façon dont elle devrait être menée correctement.

L’exemple de l’Allemagne est très illustratif : la transition énergétique dans ce pays, qui s’est accélérée après la décision du retrait progressif du nucléaire, n’a pas encore satisfait les attentes. La raison principale pour laquelle l’Allemagne n’a pas obtenu les résultats souhaités est que, d’une part, les objectifs n’étaient pas clairs et, d’autre part, même s’ils l’étaient, les mesures auraient été complètement erronées.
La transition énergétique, considérée comme visant à réduire les émissions de carbone, y est devenue le moteur principal de la fermeture des centrales nucléaires – l’initiative pour laquelle le Mouvement Vert se battait depuis de nombreuses décennies. Bien sûr, la fermeture des capacités de production nette de carbone ne fait rien pour réduire les émissions CO2.
La stratégie choisie pour rendre le système plus propre et durable était alors l’expansion des sources renouvelables – certains pays visent même aux 100% des renouvelables, alors que l’objectif principal aurait dû être, dès le commencement, le démantèlement de la production d’électricité au charbon. C’est comme si un fumeur décidait de manger plus de fruits pour être en meilleure santé. Pourquoi ne pas se concentrer sur l’arrêt du tabac ? En gros, l’Allemagne s’est trompée. Espérons que son expérience soit une leçon pour le monde entier.

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