Violation de la vie privée : la Chine collecte l’ADN de millions d’habitants


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par Maureen Gilmant


 

Empreintes digitales, images de l’iris, données biométriques et reconnaissance faciale ne sont plus suffisantes. En Chine, les habitants de Xinjiang font l’objet d’une collecte d’échantillons d’ADN.

Nouveau stade dans la violation de la vie privée
L’ONG Human Rights Watch (HRW), qui veille au respect des droits de l’homme à travers le monde, révèle que les autorités chinoises rassemblent des données biométriques sur toutes les personnes âgées de 12 à 65 ans dans la région de Xinjiang.
Xinjiang est une région autonome située au nord-ouest du pays, majoritairement peuplée par la communauté turcophone et musulmane ouïghoure. Cette région fait l’objet d’une politique répressive par Pékin, et est dorénavant une province militarisée où les restrictions sur les libertés (d’expression, de mouvements et même de réunion) et les droits sont de plus en plus présents. Les Ouïghours manifestent régulièrement afin de faire valoir leurs droits, face aux restrictions religieuses, culturelles ou encore linguistiques, pendant que le gouvernement les qualifie parfois « d’extrémistes islamistes » responsables d’attaques contre le gouvernement.
Auparavant, toute personne « suspectée » par les autorités de représenter une menace contre le régime en place faisait l’objet de collecte d’informations biométriques, quel que soit son âge.

Données personnelles recueillies sous prétexte d’un « programme de santé publique »
Aujourd’hui, des informations sur tous les habitants de cette région autonome sont récoltées. Un programme de santé publique a été établi afin de donner accès à des « examens médicaux annuels gratuits ». Mais la réalité est que ce programme appelé « examens pour tous », permet de récolter une nouvelle information jusqu’ici inexploitée : l’ADN. Aucun participant du programme n’était informé de l’utilisation des données récoltées ni de la destination de ces informations, celles-ci étant par la suite exploitées par la police.
Ainsi, les autorités locales auraient récolté 18 millions d’échantillons d‘ADN entre juillet et novembre 2017 selon Sophie Richardson membre de HRW. Ces données viennent s’ajouter aux relevés d’empreintes digitales, scan de l’iris et autres informations collectées qui permettent aux autorités de reconnaitre n’importe qui, n’importe où à n’importe quel moment.

Selon l’ONG, le gouvernement Chinois constitue une immense base de données et surveille les gens en raison de leur appartenance ethnique, religieuse ou encore de leur opinion. Sexe, âge, informations administratives personnelles et sur le foyer, déplacements, personnes rencontrées, vidéosurveillance, reconnaissance faciale, tout est contrôlé et entrave la liberté d’expression et le droit à la vie privé de ces habitants.

Pour HRW :
« Le recueil obligatoire de données biométriques de toute une population dans une banque de données constitue une violation flagrante des droits de l’homme. (…) C’est encore plus perturbant lorsque cela est fait subrepticement, sous le prétexte d’un programme gratuit de santé publique ».

De son côté, le gouvernement chinois soutient que les accusations de HRW sont « erronées » et le ministère des Affaires étrangère garantit que la situation et les relations dans la région sont « bonnes ».
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