Vendée, îles de Noirmoutier et d'Yeu : la parole est à Jacques Oudin, ancien sénateur

Christine Vé-Palvadeau
05/04/2018

Enquête publique

Paroles de Jacques Oudin, ancien Sénateur de Vendée, aujourd'hui citoyen engagé pour la défense de nos îles contre la centrale éolienne.
03/04/2018

Chers concitoyens et chères concitoyennes,

Avant l’ouverture de notre enquête publique sur les éoliennes, certains m’ont demandé les raisons de mon hostilité au projet des 62 éoliennes en mer au large des îles de Noirmoutier et d'Yeu.

Il y a, bien sûr, toutes les raisons qui touchent à la détérioration immédiate et irrémédiable de notre environnement marin dont nous vivons, avec la pêche, le nautisme et le tourisme.

Les « terriens » ne seront sensibilisés que lorsqu’ ils viendront, verront …et ne voudront plus revenir ! Malheureusement, pour nous, habitants de l’île de Noirmoutier et d’ Yeu ce sera irrémédiable et irréparable !

Mais quel est alors l’autre grand et véritable enjeu ?

Il est énergétique, industriel et financier.

En fait, un mélange particulièrement explosif de ces trois dimensions ...Mais particulièrement rentable pour ceux qui en profiteront et particulièrement dispendieux pour les malheureux consommateurs que nous sommes !

Il « faut » ( dit-on!) baisser en urgence la part de l’électricité nucléaire : c’est de cet objectif totalement arbitraire et anti- économique que viennent tous nos malheurs.

Certes il est souhaitable et nécessaire d’augmenter la part des énergies renouvelables mais nous devons le faire en fonction de nos possibilités et surtout des progrès de la recherche et de la technique et avec le souci permanent de ne pas faire reposer toute l’addition sur les épaules du consommateur de base !

Malheureusement à cause d’un dogmatisme idéologique et grâce à des subventions excessives (dans un pays aux déficits publics considérables !!) faisant obligation à EDF de racheter cet électricité éolienne à des tarifs 4 fois supérieurs aux prix du marché, des industriels se sont rués sur cette mine d’or faisant miroiter à nos élus et à nos concitoyens des lendemains dorés qui risquent de décevoir et de déchanter dans quelques temps.

Il faut savoir que toute filière industrielle qui ne doit sa survie qu’à des subventions publiques directes ou indirectes n’a pas un avenir radieux et que les créations d’emplois annoncées ne dureront que le temps des subventions !


Récemment ce gouvernement, dans un éclair de lucidité et avec un courage que je salue, a déposé un amendement devant le Sénat pour tenter de mettre un peu d’ordre et de raison dans ce dispositif irresponsable qui met sous perfusion un secteur industriel tout entier !

Cet amendement a été rejeté par le SÉNAT et sera examiné par l’Assemblée Nationale. C’est dommage et l’exemple (pas si lointain !) du solaire n’a pas suffit à éclairer nos parlementaires !

Nous sommes donc face à une catastrophe écologique pour nos îles et à un désastre financier à venir pour EDF si nous continuons ainsi.

Il faut donc bien s’interroger pour savoir qui va être responsable et qui va payer la note finale !

Pour les responsabilités, soyez certains, personne ne se désignera !

Pour le paiement de la facture gigantesque qui s’annonce, ne soyez pas dupes, chers concitoyens et chères concitoyennes, c’est vous qui avez déjà commencé à payer ces sommes exorbitantes.

Pour vous éclairer, je vous transmets, ci-joint, un petit billet humoristique sur votre facture d’électricité. Vous comprendrez rapidement qu’il n’y a pas d’argent qui tombe du ciel.

« In Fine » Il sort toujours de votre porte-monnaie.

Une suggestion : participez à l’enquête publique sur les éoliennes en mer dans toutes les communes de l’île de Noirmoutier!

Elle commence le 4 avril.

Vous êtes libre de votre jugement et de votre opinion à ce sujet...mais vous ne serez pas libre au regard de votre facture d’électricité : il faudra bien la payer.

Maintenant vous êtes informés !

Très cordialement

Jacques Oudin Ancien sénateur et conseiller général de Vendée

PJ: Pour celles et ceux qui n'ont pas encore renoncé à comprendre leur facture d'énergie électrique , cela nous est expliqué avec poésie!

" C'est fascinant, une facture EDF: belle comme une page de Verlaine, elle contient presque autant de lignes qu'un sonnet de Ronsard.

À la base, le gros monopole d'État vend des kilowatts/heure et le client, tous les deux mois,

paye ce qu'il a consommé.

Exactement comme chez le boucher : je choisis une escalope, il la pèse, je paye le prix affiché et je repars avec une «facture» en réalité un ticket qui ne comporte qu'une seule ligne.



Alors, pourquoi la facture EDF est-elle si copieuse?

On y trouve
le prix du kilowatt/heure 9,09 euros pour 100 kWh, qui passera à 9,32 euros après l'augmentation estivale de 2,5 %.

Jusque-là, rien que de très normal. Les gâteries viennent immédiatement après.

D'abord,
EDF facture un abonnement!

On se demande bien pourquoi! Lorsque j'achète l'escalope, je ne suis abonné à rien : j'ai, en face de moi, un commerçant qui vend ce dont j'ai besoin, nous faisons affaire et c'est tout. Non!...




Avec EDF, même en quasi monopole, faut s'abonner !

Et ce n'est pas négligeable:
11,6 euros par mois, soit 140 euros par an.

Depuis août 2011, l'abonnement a augmenté de 22 %.

Puis, viennent les taxes! Ah! Les taxes…

Le mal français !!!!!!!

Oh, pardon, une seule taxe et deux «contributions».

La contribution, c'est plus sympa, ça fait plus «social»; pour un peu, on serait heureux de s'en acquitter, alors que la «taxe»... Beurk!

Cela commence par
la TCFE, la taxe sur la consommation finale d'électricité.

C'est quoi, la consommation finale ? Y a-t-il une consommation initiale?

Personne ne sait pourquoi cette taxe existe, même pas EDF, qui se borne à dire que ce
prélèvement est reversé aux collectivités territoriales et à l'État (qui détient pourtant 84,5 % du capital du mastodonte).

Depuis août 2011, elle a augmenté de 16 %, soit 4 % par an.

Arrive ensuite la merveilleuse
CSPE, la contribution au service public d'électricité.

Moi qui croyais ingénument que je contribuais à ce service en me contentant d'acheter du courant électrique!

Eh bien, non ! En fait, cette CSPE sert, entre autres, à compenser le coût exorbitant auquel EDF s'est engagé à acheter l'électricité des petits malins qui se sont équipés de photovoltaïques ou d éolien.

En août 2011, elle était de 9 % du coût de la consommation ; elle en pèse aujourd'hui 21,5 %.

À ce rythme, elle représentera la moitié de notre facture dans trois ans.

On est parti joyeusement sur la belle voie rectiligne tracée par les taxes sur les carburants.

Puis vient enfin, toute menue, toute discrète,
la CTAE, contribution tarifaire d'acheminement électrique

car, contrairement au boucher vendeur d'escalope, EDF vous apporte votre achat à domicile contre la modeste somme de cinquante euros par an. C'est alors que surgit
la TVA.

Sur la consommation, au prix fort de 20 % : là aussi, c'est courant!

Mais également sur les taxes ! Chez EDF, les taxes sont taxées!

À 20 % (CSPE, TFCE) ou à 5,5 % (CTAE)!

Et le meilleur pour la fin :

EDF prélève un pourcentage de tout ceci,
1% , pour son CE

(Comité d'entreprise) c'est à dire uniquement pour la CGT et le parti communiste.

Elle est pas belle la vie pour certains ?

Mais nous sommes dans une République égalitaire !"




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